Concertations nationales : l’opposition de plus en plus fragilisée

Les Concertations nationales sont annoncées pour la semaine en cours, selon l’annonce faite par le présidium de ce forum constitué du président de l’Assemblée national Aubin Minaku et celui du Sénat Léon Kengo wa Dondo. Alors que la tenue de ses assises est imminente, l’on constate la radicalisation des divergences au sein de l’opposition. Une tendance de l’opposition a décidé de ne pas être partie prenante aux concertations. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi avait déjà rejeté l’idée de la rencontre, soulignant que c’est de la distraction. L’UNC de Vital Kamerhe et le MLC posent des conditions pour participer, notamment le respect des Accords d’Addis-Abeba et la résolution 2098 des Nations unies.

Mais une autre frange de l’opposition a accepté de prendre part aux concertations nationales. Ce groupe de partis politiques a tenu un deuxième conclave de l’Opposition. Et selon des rumeurs persistantes, ces assises organisées dans la salle des conférences de l’église Fatima dans la commune de Gombe à Kinshasa auraient été financées par Léon Kengo, président du Sénat et président de l’UFC se réclamant de l’opposition. « Ce conclave de l’opposition a fort ressemblé à un dialogue des leaders politiques de la province de l’Équateur avec quatre cadres de cette partie du pays, comme Lisanga Bonganga, Ewanga, José Makila et Bongongo qui ont conduit le débat », fait remarquer un politicien qui a requis l’anonymat. Après la mise en place du secrétariat technique des concertations nationales, Léon Kengo wa Dondo a rencontré cette opposition prête à participer aux concertations, dès son retour de Brazzaville où il a été consulté le président Denis Sassou Nguesso, en compagnie du président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku. Et Kengo a laissé entendre au cours de cette réunion -où l’on a visiblement empêché que des questions lui soient posées par l’assistance- qu’un gouvernement sortira après les concertations nationales. Et cette annonce a visiblement réveillé les ambitions.

L’évolution de la situation au sein de l’opposition prend ainsi des allures inquiétantes pour certains groupements politiques de l’opposition qui croyaient à ces concertations nationales. Les états-majors politiques multiplient des rencontres à ce sujet. Les Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus) de Joseph Olenghankoy avait été le premier à proposer la mise sur pied d’une commission tripartite et préparatoire des concertations nationales, composée de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Au regard de la situation actuelle au sein de l’opposition et la mise en place sans consultation du secrétariat technique, les Fonus craignent l’échec des assises.

« Nous avons été de bonne foi en acceptant l’idée des Concertations nationales où l’on devrait aborder toutes les questions qui bloquent le pays sur le plan politique, social, sécuritaire. La question de la légitimité du pouvoir devrait y être traitée. Mais l’on constate que cette opposition se laisse miner. Et aujourd’hui, l’on assiste à un dialogue régional en son sein avec les leaders politiques de l’Équateur conduits par le président de l’UFC, Kengo wa Dondo », a indiqué Kalala Mutonde, cadre de cette formation politique qui continue: « La dernière réunion de l’opposition a ressemblé plus à un dialogue régional et nous ne sommes pas du tout prêts à accompagner un groupe de personnes qui ne parlent plus de la question congolaise, mais plutôt de leurs problèmes spécifiques provinciaux. L’on attend voir où tout cela va aboutir ».

Le point de vue de cette formation politique sur une Commission tripartite avait été rallié par le MLC et par les partis politiques de l’opposition qui ont organisé le premier conclave de l’opposition dans la commune de Limete, comme l’UNC.