Mbata ya Bakolo : mise au point du gouvernement congolais suite à la déclaration du chef de la MonuscoJeudi 29 Mai 2014 - 3:04 Le gouvernement de la République du Congo a entrepris, depuis le 4 avril 2014, une opération de lutte contre la criminalité et le grand banditisme dans certains quartiers périphériques de Brazzaville. Cette opération, dénommée « Mbata ya Bakolo », a conduit à l’interpellation et au rapatriement de près de deux mille ressortissants de la RD-Congo en situation irregulière Redoutant une interpellation, bien d’autres citoyens de RDC ont décidé de quitter volontairement le territoire congolais. Ainsi, près de 130 000 personnes ont traversé le Pool Malebo en direction de leur pays d’origine. Il en reste plus de 400 000 au Congo-Brazzaville. Ces retours massifs et volontaires ont généré une situation humanitaire que les autorités des deux États s’activent à gérer au mieux. À la suite d’une visite qu’il a effectuée le 23 mai 2014 au site de Maloukou, site abritant les ressortissants de RDC rapatriés de Brazzaville, M. Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC et chef de la Monusco, a déclaré avoir « reçu des informations sur des violences physiques, des mauvais traitements, des violences sexuelles infligées aux ressortissants de RDC ». Il a affirmé en outre que des enfants étaient poussés à la noyade et que des femmes accouchaient sur la plage. M. Martin Kobler a conclu en faisant l'injonction à la République du Congo que « cessent immédiatement les expulsions des ressortissants de RDC vivant au Congo ». La République du Congo est surprise par ces déclarations grossières et outrageantes. Le gouvernement congolais voudrait rappeler que la République du Congo est membre actif de l’ONU et qu’en cette qualité il abrite sur son territoire toutes les institutions du système des Nations unies. M. Martin Kobler, qui n’est ni coordonnateur de ces institutions, ni proconsul du Congo, aurait été bien inspiré de vérifier ses allégations auprès de ses collègues accrédités à Brazzaville, lesquels ont été associés aux opérations d’assistance humanitaire organisées à Brazzaville. Le gouvernement de la République du Congo demande à ce que la retenue soit davantage observée et que la raison l’emporte sur la passion dans la gestion d’une question aussi sensible et qui implique la préservation de l’entente et de la concorde entre les deux peuples de RDC et du Congo. Le gouvernement congolais rappelle que les résultats de l’opération sont disponibles. Il rappelle en outre que les deux pays sont dotés de mécanismes bilatéraux de gestion et de règlement des crises qui ont fait la preuve de leur efficacité tout au long de leur histoire commune. Dans ce sens, une session de la Commission spéciale de défense et de sécurité entre les deux pays se tiendra dans les prochains jours à Kinshasa, et nous sommes convaincus que dans ce cadre seront trouvées les solutions les plus appropriées pour le rétablissement urgent de la confiance et le renforcement de l’amitié et de la fraternité entre les deux peuples et les deux États. À Brazzaville, le 27 mai 2013, Roger Ngombé |