CNDH : la société civile peine à désigner ses membresMardi 20 Mai 2014 - 16:59 L’Assemblée nationale attend toujours une liste commune des délégués des différentes associations du secteur afin de donner corps à cette structure d'appui à la démocratie couverte par une loi votée au Parlement en décembre 2012. Depuis le vote en décembre 2012 au Parlement de la loi instituant la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), cet important organe d’appui à la démocratie tarde à prendre forme. Et pour cause ? Les querelles intestines des différentes associations évoluant dans ce secteur qui n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur les personnes devant les représenter dans cette structure. C’est en principe ce 21 mai qu’expire l’ultimatum de trois jours que le président de l’Assemblée nationale leur a lancé depuis lundi afin de leur permettre d’aplanir leurs divergences. Mises à part les confessions religieuses qui font preuve d’unité et d’harmonie en leur sein, les organisations de défense des droits de l’Homme ne cessent de s’entredéchirer au point de se récuser mutuellement la légitimité quant à leur représentation. Une situation qui dépasse tout entendement lorsqu’on sait que la Coordination du comité de pilotage regroupant près de cent cinquante associations affiliées venait récemment de désigner les délégués de la composante au cours d’une assemblée générale. Toutefois, au regard des divisions entretenues par des sous-groupes antagonistes réclamant aussi leur part de représentativité, il va sans dire que tous les acquis jusque-là engrangés ont été remis en cause. Trois plates-formes issues de ce regroupement associatif se réclamant toutes légales et légitimes et ayant chacune choisit trois délégués veulent aussi avoir voix au chapitre. Pour leur part, les personnes vivant avec handicap qui réclament leur quota dans la CNDH ont rajouté à la confusion en se scindant en deux groupes parallèles. « Si les divergences persistent, nous allons prendre nos responsabilités », a prévenu Aubin Minaku. Un avertissement à prendre au sérieux lorsqu’on sait qu’au terme de la loi, l’Assemblée nationale à travers son bureau est le seul organe habilité à mettre en place la commission nationale des droits de l’Homme. En fait, le bureau de la chambre basse refuse à ce stade de se mêler à la cuisine interne des associations de défense des droits de l’Homme afin qu’elles désignent en toute autonomie leurs délégués à la CNDH quand bien même la loi le lui autorise. Et Aubin Minaku de rappeler aux membres de toutes les composantes la nécessité de désigner leurs points focaux au Comité d’accompagnement devant superviser l’élection de neuf membres de la CNDH tels que prévu par la loi. Pour rappel, le bureau de la CNDH sera constitué de neuf membres qui proviendront des regroupements de la société civile. Il s’agit d’un organe indépendant chargé de la promotion et la protection des droits de l’Homme en RDC.
Alain Diasso |