Investissement : le Sénégal se dote d’un fonds souverain

« Avec le Fonsis, l’État devient investisseur. Et ce rôle d’État investisseur a été très déterminant dans l’émergence des pays qui se sont développés durant les quarante dernières années. Le Sénégal ne peut pas se dérober », a déclaré le directeur du Fonsis, Amadou Hott, qui a indiqué : « D’ici un mois et demi ou deux mois, l’on pourra assister au premier investissement du Fonsis […] Notre rôle, c’est de créer des emplois et de la richesse. » Les premiers investissements se feront dans l’agriculture, les infrastructures et la santé.

La mise en place d’un instrument public d’investissement stratégique, dont les retombées bénéficieront aux générations futures, n’est plus l’apanage des pays du Golfe, de la Norvège, de l’Angola et du Nigeria, pays à rentes pétrolières ou commerciales, comme le Panama et Singapour. Avec la création du Fonsis, Dakar trace la voie à tous les pays du sud en quête de développement et ne disposant pas de ressources naturelles abondantes ou générées par leur situation géographique.

Dans les quinze pays africains de la zone franc, seul le Gabon, pays pétrolier, dispose d’un fonds souverain. Capitalisé pour une première tranche de 20%, le Fonsis sera doté à terme de 500 milliards FCFA en cash et en transferts d’actifs de l’État. Il fonctionnera comme un fonds privé de capital d’investissement, capable de lever des capitaux aux plans national et international. L’originalité du Fonsis est qu’il est entièrement destiné au développement du Sénégal et contribuera à la création d’emplois et à la réduction des importations en prenant des participations dans des entreprises sénégalaises pour les soutenir.