Les transferts de fonds depuis l’étranger font perdre 1,8 milliard de dollars par an à l’AfriqueMardi 22 Avril 2014 - 10:12 L’ONG britannique Overseas Development Intitute (ODI) indique dans un rapport que le continent africain perd au moins 1,8 milliard de dollars par an (853 milliards FCFA) à cause des frais élevés supportés par les Africains de l’étranger qui transfèrent de l’argent à leurs proches via les services comme MoneyGram et Western Union ODI estime que l’Afrique est la région la plus pauvre au monde, « mais elle essuie les frais de transfert les plus élevés. Ils sont en moyenne de 12% sur les transferts de 200 dollars, ce qui équivaut quasiment au double de la moyenne mondiale ». L’Afrique perd ainsi entre 1,4 et 2,3 milliards de dollars par an en frais de transferts excessifs. L’ONG base ses calculs sur l’écart entre les frais de virement appliqués à l’Afrique et ceux en vigueur dans d’autres régions, ainsi que sur l’objectif du G8 et G20 de réduire les frais à 5 %. L’ODI cite un manque de concurrence pour expliquer ces coûts élevés. En effet, seules deux sociétés de transfert de fonds contrôlent le marché des virements à l’étranger, Western Union et MoneyGram. Pour le directeur de l’ODI, Kevin Watkins, « cette surtaxe sur les transferts détourne les ressources dont les familles ont besoin pour pouvoir investir dans l’éducation, la santé et la construction d'un avenir meilleur. Elle fragilise un lien vital pour des centaines de milliers de familles africaines. » Selon le calcul de l’ONG, l’alignement des frais pour les Africains sur la moyenne mondiale produirait suffisamment de revenus pour financer la scolarisation de quelque 14 millions d’enfants, soit presque la moitié des enfants non scolarisés en Afrique subsaharienne, et pour fournir de l’eau potable à 21 millions de personnes. Noël Ndong |