Vie des partis : le MSD tient son congrès extraordinaire le 8 mai

Les Dépêches de Brazzaville : Qu’est-ce qui motive la convocation d’un congrès extraordinaire du MSD ?

René Serge Blanchard Oba : Le parti connaît de petits problèmes dans son fonctionnement quotidien dont les solutions pourraient être trouvées au cours d’un congrès extraordinaire. Ces assises se tiendront sur le thème : « Renforçons les capacités du MSD par l’ouverture aux autres forces nouvelles ». Après sept ans d’existence, nous avons constaté que notre formation politique connaît actuellement une baisse de régime. Cet état de fait est marqué par la défection de certains cadres du parti contraints, par exemple, à intégrer d’autres organisations politiques pour sauver leur emploi. C’est le cas d’un de nos présidents des fédérations départementales. À cela, il faut ajouter les impasses que le parti a connues lors des dernières consultations électorales. À l’Assemblée nationale, par exemple, le MSD n’a plus de représentant. Nous n’avons qu’un seul sénateur et une quarantaine de conseillers départementaux et municipaux.

De plus, nous avons constaté que l’accord de gouvernement que nous avons signé avec le Parti congolais du travail n’était pas exécuté. Compte tenu de l’état d’esprit actuel des cadres, s’ils n’ont pas le minimum souhaité, ils ne seront plus motivés à animer le parti. Étant au chômage depuis huit ans, je ne peux plus résoudre les problèmes sociaux des cadres et militants de mon organisation politique.

LDB : Voulez-vous déjà prendre de la distance vis-à-vis de vos partenaires politiques ?

RSBO : Pour l’instant, nous ne prenons aucune distance avec nos partenaires politiques. Nous faisons partie de la majorité présidentielle. Mais nous faisons constater à nos alliés politiques le non-respect des  accords signés. Au niveau du gouvernement, du Parlement, des directions générales des grandes entreprises et administrations publiques, ainsi qu’au niveau des structures déconcentrées et décentralisées, il n’y a pas de cadres de notre parti aux postes de commandement. Nous nous demandons ce qui se passe. Sommes-nous à la majorité présidentielle ou non ?

L’objectif du congrès, en cette période difficile que traverse le parti, est de remettre en cause les contrats politiques et même l’idéologie de l’organisation. Le diagnostic qui sera fait au cours de ces assises nous permettra de déceler les maux dont souffre le mouvement et de proposer des thérapeutiques adaptées.

LDB : Le MSD a-t-il des stratégies particulières pour les prochaines élections locales ?

RSBO : Logiquement, la majorité présidentielle devrait avoir une stratégie commune. Nous constatons qu’en suivant la stratégie globale, nous butons souvent contre des impasses. Néanmoins, nous avons, pour l’heure, une oreille attentive du côté de la majorité présidentielle. Cela n’exclut pas que nous puissions nous pencher du côté de la personne soucieuse de la survie de notre parti. Nous préférons demeurer dans notre malheur en préservant notre honneur et notre dignité plutôt que d’être dans un semblant de bonheur sans honneur et dignité. Notre prochain congrès examinera toutes ces questions et proposera des pistes adéquates.

LDB : Avez-vous un message particulier à vos militants ?

RSBO : Je suis satisfait que la base n’ait pas suivi les cadres du parti qui sont attirés par l’appât du gain. Lors de la récente cérémonie que nous avons organisée à Brazzaville pour annoncer le congrès, la mobilisation était à son comble. Les responsables des fédérations de tous les départements étaient présents. Je demande aux cadres et militants, qui ont résisté à toutes les épreuves, d’avoir toujours confiance dans leur instrument de lutte politique. Le congrès proposera les pistes nécessaires pour que nous continuions notre action de développement et de solidarité.