Industrie : le Maroc investit 20 milliards FCFA pour la construction d’une cimenterie à Makola

 La cimenterie de Makola, la troisième dont disposera le Congo après la Sonocc (Société des ciments du Congo) dans la Bouenza et Forspak international Congo, inaugurée le 23 mars à Dolisie, sera construite sur un site d’une superficie de 2 hectares. La durée des travaux est estimée à 18 mois.

Ses activités seront axées sur l’exploitation du calcaire, l’utilisation de clinker et du gypse, le transport, le broyage et l’ensachage pour la production et la commercialisation de tous types de ciment, avec une production initiale de  500.000 tonnes, puis de 1.000000 tonnes par extension après un an.

Dotée d'une technologie de pointe allemande, la cimenterie en construction sera équipée, entre autres : d’un broyeur à boulets de capacité de 70 tonnes par heure, d'un séparateur dynamique de dernière génération, d'un filtre à manches, de 2 ensachages rotatives et d'un bouche vrac, deux silos de 1.500 tonnes, et 4 halls de distribution de 120 tonnes de ciment par heure.

Témoignage d’un partenariat Sud-Sud, la cimenterie de Makola constitue, en attendant sa mise en œuvre, le plus grand projet de cimenterie du point de vue de sa production. Elle contribuera donc à augmenter la capacité de production du Congo, estimée aujourd’hui à 620 tonnes pour des besoins exprimés de 2 millions de tonnes par an.

 « Ce jour est particulier parce qu’il  matérialise le souci constant du président de la République de maintenir les relations Sud-Sud dans la recherche des solutions à nos préoccupations communes. Il est donc question de mettre le savoir du Sud au service des intérêts du Sud dans une relation africaine au travers d'un partenariat gagnant », a indiqué le ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Isidore Mvouba.

Cette cimenterie, projet de Cimaf SA, société déjà présente dans 10 pays d'Afrique (dont le Cameroun, le Gabon, le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Congo où il vient d’amorcer son implantation) entre dans le cadre de la coopération Sud-Sud et de la coopération Congo-Maroc. Il découle du protocole d'accord signé le 8 décembre 2012 entre les deux pays.

Résoudre le problème de l’habitat par l’augmentation de la production en ciment

De 300.000 tonnes de ciment produit par an, avant, par l’unique cimenterie du pays, la Sonocc à Loutété, dans la Bouenza, le Congo, dont les besoins exprimés en ciment sont de l’ordre de 2 millions, dispose actuellement d’une capacité de production d’environ 700.000 tonnes avec la mise en service dune nouvelle cimenterie, Forspak international Congo, inaugurée le 22 mars à Louvakou dans le département du Niari. Avec le lancement prochain de l’usine de Makola, prévue pour août 2015, et la construction en cours de deux autres cimenteries, notamment Diamont ciment à Mindouli, dans le Pool, et Dongote dans le district de Madingou, département de la Bouenza, le Congo envisage d’atteindre une production de 2,6 millions de tonnes par an à l’horizon 2016. Cette capacité devra permettre au pays de réduire tout à la fois le taux d’importation des matériaux de construction notamment le ciment, mais aussi de faire baisser le prix d’achat de cette matière première. « Le surplus sera exporté dans la sous-région, car notre pays est adossé à un grand marché de plus de 80 millions de consommateurs », a déclaré le ministre Isidore Mvouba.

La cimenterie de Makola, aussi bien que celle de Louvaka à Dolisie, intègre le cadre de la modernisation et de l’industrialisation de l'économie du Congo, basées sur la valorisation de ses richesses naturelles. Elle est une réponse aux préoccupations des Congolais sur l’amélioration de l’habitat par un accès à la propriété. « L’autosuffisance en ciment est en voie de devenir une réalité avec la possibilité qui sera donnée aux Congolais en général et aux habitants de Makola et de Hinda en particulier, d’acquérir à bon marché des logements sociaux », a souligné le ministre du Développement industriel.

Lutter contre le chômage des jeunes

La construction de l'usine va générer à terme, quelque 1.200 emplois directs et indirects dont 200 pour la phase de construction. « L’unité de production du ciment est conçue selon les derniers standards de la technologie qui tient compte du respect de l'environnement et de l’optimisation de la consommation énergétique répondant aux normes internationales et aux exigences du marché », a précisé le président de Cimaf. Pour y parvenir, la société prévoit des formations de base et continues du personnel au Maroc, en vue de la mise en valeur du patrimoine culturel et de bien d’autres actions sociales et environnementales.

Guy-Gervais Kitina & Prisca Condhet