Italie : l’Exposition universelle de Milan parlera aussi … de café !

Il n’y a pas, a priori, de thème exclu dans une exposition universelle. Surtout si, comme c’est le cas pour celle que Milan accueillera du 1^er mai au 31 octobre 2015, elle est organisée autour d’une proclamation qui est aussi un programme : « Nourrir la planète – Énergie pour la vie ». Mais, de jour au jour, les organisateurs se surpassent pour aborder les questions les plus prégnantes de la réalité du monde alimentaire aujourd’hui et les insérer dans l’agenda de l’exposition. Production, consommation, flux, sécurité alimentaire, problèmes sociaux seront abordés d’une manière originale.

Les participants – 143 pays qui ont annoncé leur venue à ce jour – se surpassent eux aussi en imaginant les formules les plus intéressantes pour attirer à leur savoir-faire, quel que soit le domaine. C’est pourquoi la programmation par l’exposition du premier forum global sur le café, en septembre 2015, devrait ajouter des idées supplémentaires à tous les futurs participants, surtout africains.  Cette initiative revient au gouvernement italien qui entend décidément faire de l’Exposition universelle de Milan « une vitrine de prestige ».

Le nouveau ministre italien des politiques agricoles, alimentaires et forestières, Maurizio Martina estime que l’Expo est une des opportunités les plus extraordinaires « non seulement pour le département de l’agro-alimentaire mais aussi pour toute l’Italie ». À peine nommé, il a pris part au conseil de l’Organisation mondiale du café qui vient de terminer ses travaux à Londres. L’organisation a décidé qu’une conférence mondiale du café se tiendra en mars 2016 en Ethiopie. En attendant, il reviendra à Milan de tenir la 1^ère Journée mondiale du café, un produit d’exportation devenu, au fil des années, très stratégique.

Son exportation, son cours mondial déterminent les économies de beaucoup de pays, producteurs et consommateurs. Avec l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Kenya, l’Afrique est une des productrices-exportatrices de cette denrée qu’elle consomme pourtant, et paradoxalement, très peu. Expo-2015 replace ce produit au cœur d’une stratégie pour mieux saisir les enjeux, car le café souffre d’autres paradoxes, son cours étant déterminé hors des deux continents de sa production majeure, l’Amérique latine et l’Afrique.