![]() Visite du président El-Béchir à Kinshasa : la RDC accusée d’avoir violé ses obligations internationalesLundi 3 Mars 2014 - 16:02 On reproche à la République démocratique du Congo (RDC) de ne pas avoir exécuté les deux mandats d’arrêt qui courent contre le président soudanais, qui est venu participer au sommet du Comesa.
Pour Me Georges Kapiamba, le gouvernement congolais devait exécuter les deux mandats de la CPI, car les résolutions de l’Union africaine (UA) ne sont pas supérieures aux décisions de la CPI et surtout qu’ils résultent de la décision du Conseil de sécurité conformément au chapitre VII de la Charte des Nations unies. Il a rappelé que les États parties au statut de Rome membres de l’UA devraient exécuter les mandats d’arrêts de la CPI ou– au minimum –éviter les visites de suspects comme Omar El-Béchir sur leurs territoires. « Car même la charte constitutive de l’Union africaine dit que l’organisation s’engage pour la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes graves », a-t-il insisté. Le droit national ne peut jamais être invoqué De l’avis de ce juriste, on ne peut même pas penser que la RDC ne pouvait pas arrêter El-Béchir parce que les lois congolaises prévoient le respect des immunités des autres chefs d’États. Car, à ce propos, a-t-il fait observer, les juges de la CPI auraient déjà tranché, dans le cas du Malawi, que le droit national ne peut jamais être invoqué comme une raison pour ignorer les obligations de droit international. « En ratifiant le Statut de Rome, la RDC a clairement accepté qu’il n’y avait pas d’immunité pour les présidents en exercice pour les crimes les plus graves (article 27) », a-t-il insisté. Pour Georges Kapiamba, la RDC, qui ne l’a pas fait et ce, en violation de son obligation de coopérer pleinement prescrit par l’article 86 du statut, devra s’expliquer devant l’assemblée des États parties et éventuellement devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo 1: Le président de l'Acaj, Me Georges Kapiamba
Photo 2: Le président soudanais, Omar El-Béchir |