Assemblée nationale : Kamitatu, Fayulu et Francis Kalombo invalidés pour absentéisme

La plénière du 11 mai s’était caractérisée à l'Assemblée nationale par l'invalidation des mandats des députés Martin Fayulu Madidi, Francis Kalombo et Olivier Kamitatu Etsu. Ces trois élus du peuple, réputés opposants au régime en place, ne pourront plus se prévaloir de leur qualité de député pour la bonne raison que la chambre basse a décidé de les invalider. Il ressort, d’après le bureau de cette chambre, que cette décision est consécutive à leurs absences prolongées et injustifiées aux plénières.

En conséquence, ils perdent les immunités parlementaires dont ils jouissaient ainsi que leurs émoluments. L’Assembée nationale, à en croire maints observateurs, n’a fait qu’enfoncer une porte entr’ouverte, étant entendu que deux des députés concernés avaient déjà renoncé à leurs prestations. Martin Fayulu, on se rappelle, avait suspendu depuis mars sa participation aux plénières et renoncé à la perception de ses émoluments pour dénoncer l’illégitimité des institutions du pays. Pour sa part, Francis Kalombo venait, il y a peu, d'annoncer son départ officiel du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, renonçant ainsi à son mandat de député national.

Autant dire que cette décision est de nul effet pour ces deux députés qui avaient délibérément pris leurs distances vis-à-vis de leur institution. Pour sa part, Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi et membre influent de la plate-forme Ensemble, a minimisé la portée de son invalidation, estimant qu’il s’agit là tout simplement d’une décoration dictée par Joseph Kabila. « Il y a des sanctions qu’on porte comme vraies décorations surtout quand elles sont dictées par un ex-président illégitime (…)», a-t-il indiqué via son compte twitter.  

Rappelons que par le passé, l’Assemblée nationale avait déjà pris de telles sanctions à l’encontre de certains députés absentéistes. En 2013, l’institution parlementaire  avait invalidé les députés Eugène Diomi Ndongala Nzomambu et Antipas Mbusa Nyamwisi pour les mêmes causes.