Financement du Fonds bleu : les chefs d’Etat et de gouvernement interpellent les partenaires bilatéraux et multilatéraux

A l’occasion de la tenue, le 29 avril à Brazzaville, du premier Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, tous les discours délivrés ont sollicité l'appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour financer les deux instruments de lutte contre les changements climatiques. Dans son allocution d’ouverture de la cérémonie, le président de la République du Congo et président de la Commission climat du Bassin du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a révélé que « le monde  n’a jamais été  aussi vulnérable  qu’il l’est face aux changements climatiques », avant d’inviter les acteurs concernés par le  projet à plus de mobilisation et de détermination.

Invité spécial à ces assises, Sa majesté le roi du Maroc, Mohamed VI, a indiqué: « Le financement du Fonds bleu pour le Bassin du Congo constitue le défi majeur à sa mise en œuvre. Nous devons ainsi innover et créer des mécanismes qui identifieront et mobiliseront les ressources financières ; il nous faut convaincre les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, publics ou privés ».

La mise en place du Fonds bleu, a-t-il poursuivi, doit s’accompagner de la mobilisation de tous les acteurs économiques et de la société civile pour que s’engagent des actions concrètes d’atténuation et d’adaptation et que, a-t-il insisté, soit garantie l’émergence d’un mode résilient de développement.

De son côté, le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a insisté sur le fait que la question des menaces environnementales devient une problématique mondiale. Ainsi, il a appelé les chefs d'Etat et de gouvernement à  créer des conditions pour  en apporter une riposte efficace et convenable.

La même idée a été reprise et soutenue  par le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, qui a annoncé la nomination dans les tout prochains jours au sein de son institution, d’un conseil spécial  devant s’occuper des questions environnementales, avant d’assurer les chefs d’Etat et de gouvernement de la disponibilité de l’UA d’accompagner les actions de  la Commission climat et le Fonds bleu pour le Bassin du Congo.

Prenant la parole à son tour, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a relevé le  lien étroit entre le terrorisme et les changements climatiques. C’est ainsi, a-t-il déclaré, qu’il s’engage,  en sa qualité du président de la commission de la région du Sahel, à travailler de front avec le président Denis Sassou N’Guesso pour sauver le lac Tchad, menacé dangereusement de disparition.

Notons que le Sommet de Brazzaville avait pour objectif de faire le bilan des activités de la Commission climat du Bassin du Congo ainsi que du Fonds bleu pour ce bassin et de permettre aux chefs d’Etat d’endosser des outils nécessaires pour accélérer leur opérationnalisation en lien avec les attentes des Etats. Le but final est de passer rapidement à l’action, conformément à l’esprit de la Déclaration de Marrakech, après les différentes étapes franchies par le processus après la  COP 22.

Il est à rappeler que le Fonds bleu a pour, entre autres objectifs : préserver les forêts du Bassin du Congo ; garantir un développement économique permettant à la population de la région d’améliorer sa qualité de vie ; participer à l’amélioration des voies navigables et de transport ; appuyer l’installation des projets hydroélectriques ; permettre le développement de la pêche et de la pisciculture et renforcer l’irrigation en vue d’accroître la productivité sur les terres arables dans les savanes.

Dix présidents  et quelques représentants  des chefs d’Etat ont pris part à la réunion de Brazzaville. Il s’agit du roi Mahamed VI (Maroc) ; Ali Bongo Ondimba (Gabon) ;  Macky Sall (Sénégal) ; Faustin Archange Touadera (Centrafrique) ; Alpha Condé (Guinée Conakry) ; Mahamadou Issoufou (Niger) ; Jao Lorenço (Angola) : Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) ; Paul Kagamé (Rwanda) et Evaristo Carvalho (Sao Tomé-Principe).