Sportissimo : le sport, catalyseur de l'intégration africaine

Vendredi 13 Avril 2018 - 19:40

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Dans nos précédentes publications, nous avons tenté de démontrer que le sport, par sa contribution à l’essor économique, culturel et touristique d’une nation, est un vecteur de développement. Aujourd'hui, nous essayons de voir sa contribution dans l'installation d'une paix durable.

La Commission de l’Union africaine (UA), à travers son cadre stratégique pour le développement durable du sport en Afrique, par la 2e session de la conférence de ses ministres ayant en charge les sports, tenue du 10 au 14 août 2008 à Accra, au Ghana, pour la période allant de 2008 à 2018, visait la construction d’une Afrique unie, prospère et pacifique. Le sport devrait être utilisé comme un puissant catalyseur de mobilisation en vue de l’unité, de la solidarité, du développement économique et social pour l’intégration africaine.

À leur tour, les chefs d’État et de gouvernement, dans leurs différents sommets, avaient pris de nombreuses décisions pour le développement et la pacification de l’Afrique par le sport. Autant de résolutions et recommandations étaient arrêtées pour le bien-être régional. Le soutien et le financement des programmes sportifs pour le leadership du sport et le cadre institutionnel de mise en œuvre avaient généré les espoirs de tous ces décideurs africains. Il va sans dire que la Commission de l’UA demeure préoccupée par l’intégration régionale et la construction de la paix.

 Sport et paix

À cet effet, que dit-elle de la paix par le sport ? Elle estime que le sport est un langage universel pour être un puissant moyen de promotion de la paix, de la tolérance et de compréhension entre les peuples. L’on voit bien que l’UA n’est pas éloignée du baron Pierre de Coubertin, rénovateur des jeux Olympiques modernes et fondateur du Comité olympique international dans la publication des vertus du sport. Le sport, ajoute-t-elle, brise les barrières culturelles et religieuses.

Mais elle reconnaît que le sport, ce puissant outil, est peu exploité pour le développement et la reconstruction après le conflit. En République du Congo, après la signature de l’accord de cessez-le- feu et de cessation des hostilités dans le Pool, le ministère des Sports et de l’éducation physique a compris qu’il fallait sceller la paix retrouvée par l’organisation des manifestations sportives à Kinkala. Le ministre Hughes Ngouélondélé a voulu démontrer, à son tour, que dans les programmes intégrés, le sport peut être utilisé pour sortir les jeunes filles et les jeunes garçons des rues en les mobilisant à la réalisation des actions d’intérêt public et communautaire pour la socialisation de tous, dans une contrée où la paix sera un gage de développement. Cette journée mémorable rentre dans le cadre de la célébration de la journée internationale du sport au service du développement et de la paix, décrétée par l’Organisation des Nations unies sous l’impulsion du Comité international olympique depuis 2013. C’était l’occasion pour le Congo de célébrer, pour la première fois, cette journée qui généralement est fêtée le 6 avril de chaque année.

Le sport, cette école de démocratie
Excellent terrain de formation à la démocratie et de promotion de l’action collective, le sport permet, en outre, de sensibiliser au drame des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, d’éradiquer la discrimination, les injustices et les antivaleurs. Il y a lieu de noter que même sous le règne des régimes dictatoriaux et du monopartisme, le sport était toujours cette école de démocratie. Les responsables des instances dirigeantes le devenaient par les élections. Aussi, quand il s’agit de défendre les couleurs nationales d’un pays lors des compétitions internationales, le sport demeure toujours le socle de l’unité nationale, nous ne cesserons de le dire et le répéter à jamais. Tous les citoyens de ce pays s’identifient à lui sans tenir compte des clivages politiques, ethniques et religieux. Il embarque tout le monde dans sa passion, gouvernants comme gouvernés.

Sur le sport et la paix, les stratégies suivantes ont été recommandées :
- considérer le sport comme pratique de communication des messages de paix et de recherche des solutions pacifiques aux problèmes ;
- promouvoir la paix à travers le sport en tant que puissant outil, tant  de manière symbolique sur le plan mondial que pratique au sein des communautés ;
- utiliser le pouvoir du sport comme instrument de prévention des conflits et de construction d’une paix durable ;
- alléger  les tensions et œuvrer pour le dialogue à travers le sport, notamment en situation de conflit ;
- permettre de bâtir le caractère et l’assurance à travers le sport et préparer les jeunes à faire face aux défis d’un monde  compétitif ;
- se servir du sport comme un moyen entre les refugiés et les communautés hôtes, leur donnant ainsi l’opportunité de s’impliquer  dans des actions positives.
Toutes ces stratégies et recommandations auraient pu être diffusées à grande échelle, de manière à sensibiliser et conscientiser tous les operateurs et acteurs sportifs de s’en approprier et de se constituer en véritables artisans de paix.

Véritables leaders d’opinion, leurs influences produiraient des impacts dans les zones en conflit. Mister George Weah, l’actuel président du Liberia, est une référence éloquente.  Du sport, particulièrement le football, il sera certainement un contributeur, non des moindres, à la pacification et au développement de son pays.
L’heure est au bilan et l’on saura quelles seront les stratégies et recommandations que l’UA proposera pour la prochaine décennie.

                                                                                                                                  

Pierre Albert Ntumba

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