Carbone des sols africains : un atout pour la résilienceSamedi 16 Décembre 2017 - 19:16 Selon une étude publiée dans la revue Nature, de meilleures pratiques de gestion des sols en agriculture pourraient augmenter l'absorption du carbone et améliorer la productivité des sols ainsi que la résilience au changement climatique. Les chercheurs ont analysé le potentiel de carbone des sols cultivés dans le monde. Le potentiel élevé des sols africains pourrait contribuer à accroître la productivité. Selon un expert, la restauration est nécessaire dans les pays à sol fortement dégradé. L'étude montre que des approches telles que l'ajout de fumier, le paillage, le labour de conservation, la gestion de la fertilité des sols, l'agroforesterie et le pâturage rotatif aident les sols à absorber le carbone de l'atmosphère, un processus appelé séquestration. Rolf Sommer, co-auteur de l'étude, explique que l'objectif des chercheurs était de quantifier le potentiel de séquestration du carbone des sols des terres cultivées, à l'échelle mondiale. « Cela pourrait catalyser les investissements dans la protection et la réhabilitation des sols », explique Robert J. Zomer, Centre international d'agriculture tropicale. Rolf Sommer note que la distribution mondiale du carbone piégé dans le sol est fortement influencée par la température et les précipitations. Le volume de carbone stocké dans le sol est généralement plus faible sous les tropiques, bien que ces derniers offrent également de grandes possibilités d'augmenter le carbone dans les sols. « L'Afrique, dans son ensemble, avec plus de 2,6 millions de kilomètres carrés de terres cultivées, affiche un fort potentiel de stockage de carbone dans le sol, allant de 0,15 à 0,31 pétogramme de carbone par an », explique-t-il. Selon Rolf Sommer, l'étude a impliqué l'utilisation de cartes disponibles sur la distribution des terres cultivées et des sols et une hypothèse raisonnable sur les taux de séquestration du carbone dans le sol. La particularité de l'étude réside en ceci que cette estimation globale n'a jamais été réalisée d'une manière spatialement explicite, ajoute-t-il. « L'étude permettra de sensibiliser les décideurs politiques aux échelles nationale et régionale, sur les potentiels de séquestration du carbone dans le sol. Cela pourrait catalyser les investissements dans la protection et la réhabilitation des sols, ce qui est d'une importance fondamentale pour maintenir les ressources de base pour la production alimentaire actuelle et future », affirme-t-il. Rolf Sommer recommande d'encourager les agriculteurs à gérer les sols en leur donnant accès à des semences ou à des systèmes de crédit et d'assurance abordables. Selon Leigh Ann Winowiecki, spécialiste des sols au Centre mondial d'agroforesterie, en raison de la dynamique complexe du COS (Carbone organique du sol), les efforts visant à évaluer la séquestration du carbone doivent également tenir compte des processus de dégradation et de gestion des terres. La pédologue recommande d'incorporer les connaissances locales dans les interventions visant à intensifier les innovations, pour aider les petits exploitants à conserver le carbone séquestré dans le sol pour stimuler la productivité. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo: Illustration (DR) Notification:Non |