Calendrier électoral : haro sur les arrangements particuliers pour le partage du pouvoirMercredi 8 Novembre 2017 - 16:21 Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende, a tenu un point de presse, le 8 novembre, au cours duquel il a pris acte du communiqué du Département d'Etat américain saluant la publication du nouveau chronogramme électoral, tout en invitant par la même occasion les parties prenantes ainsi que le peuple congolais à l'union sacrée en vue de faire aboutir ce processus historique. Le calendrier électoral divulgué le 5 novembre par la Céni est toujours au centre de l’actualité politique en RDC. Pour les uns, il s'agit d'une étape importante qui vient d’être franchie dans la perspective d’accomplissement du premier passage pacifique et civilisé de pouvoir, au terme d’élections libres, transparentes et apaisées. Pour les autres, le nouveau chronogramme tire en longueur la misère du peuple congolais en accordant un sursis de plus au président Joseph Kabila. Face à la controverse suscitée sur fond d’agitation constatée, notamment dans les milieux politiques, le gouvernement s’est exprimé pour donner sa position. C’est l’exercice auquel s’est livré son porte-parole devant la presse. Lambert Mende a tenu à saluer, au nom du gouvernement, la publication dudit calendrier tout en félicitant, au passage la Céni, « soupçonnée, à tort, d’avoir une inclinaison viscérale au glissement ». L’officiel congolais en a profité pour tirer à boulets rouges sur une certaine opposition, selon lui en mal de sensation, et qui prend plaisir à tourner en dérision ce calendrier électoral qu’elle oppose à un prétendu calendrier alternatif. Poussant l’outrecuidance à l'extrême, a-t-il dit, certains opposants ont, le plus sérieusement du monde, soutenu que l’initiative de la Céni n’était pas conforme à la Constitution. Plutôt que d’y aller avec des accusations sans fondement, Lambert Mende exhorte les pourfendeurs de la Centrale électorale à « s’adresser dans les formes requises, à la Cour constitutionnelle qui est, du reste, la seule instance compétente pour dire le droit en l’espèce ». Il considère ces prises de position comme irrationnelles et des tentatives de remise en cause de l’indépendance de la Ceni, pourtant consacrée par la Constitution et les lois de la République. Lambert Mende a indiqué que le gouvernement fera sa part pour que ce calendrier électoral soit scrupuleusement respecté. Et d’exhorter « toutes les parties prenantes au processus électoral à plus de responsabilité en ce moment précis où la RDC se trouve à la croisée des chemins ». Pour le porte-parole du gouvernement, l’agitation qui s’est emparée de l'opposition radicale, au lendemain de la publication du calendrier, est en réalité la manifestation d’un certain désarroi. « Il est difficile de comprendre qu'après avoir fait de la publication du calendrier électoral son cheval de bataille durant des mois, l'annonce de ce calendrier puisse devenir, pour quelques-uns, l'objet de contestations aussi acerbes et du reste totalement injustifiées », a-t-il fait savoir. Lambert Mende y voit une manœuvre de plus, tendant à embrigader le pays dans la spirale de nouvelles négociations politiques pou le partage de pouvoir, ou mieux, comme « une tentative illégitime de confiscation de la souveraineté du peuple au profit d'interminables arrangements particuliers pour un schéma de partage équitable et équilibré du pouvoir dont la plupart des Congolais ne veulent plus entendre parler ». Qu’à cela ne tienne. La feuille de route assortie des contraintes objectives que la Céni a livrée à l'opinion, le 5 novembre dans la soirée, a-t-il déclaré, a besoin d'un accompagnement sans faux fuyants de toutes les parties prenantes. « Il importe que chacun accomplisse sa part pour que, pour la première fois, grâce à des élections libres, transparentes et apaisées, un passage de pouvoir pacifique et civilisé se fasse dans ce pays qui n’entend plus revivre le drame atroce de la neutralisation politique suivie de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, élu légitime des Congolais en 1961 », dixit le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement. Alain Diasso Notification:Non |