RN 1 : les agents des stations de pesage peinent à faire appliquer la loi aux usagersMardi 3 Octobre 2017 - 19:30 Après avoir passé en revue la Route nationale 2, le ministre de l’Equipement et de l’entretien routier, Emile Ouosso a fait le constat, le 1er octobre, au cours d’une mission de travail effectuée sur la Route nationale 1 (RN1) où les agents des stations de pesage peinent à faire prévaloir la loi sur la limitation des charges des véhicules. La délégation conduite par Emile Ouosso a fait l’état des lieux des postes de péage de Mengo, de Moukondo sur la RN1 et de Malele sur la RN6 – fermé momentanément, avant de se rendre à Sibiti puis Komono. Si sur la RN2 il a été relevé l’absence des stations de pesage, la réalité est tout autre sur la RN1, où les agents des stations de pesage peinent à faire respecter la loi. Pendant que les autorités appellent au respect des lois établies, les transporteurs eux ne pensent qu’à la rentabilité de leur activité. « Si le véhicule abandonnait sa charge, une fois, deux fois, il ne le fera plus. Si une rigueur s’exerçait ici, cela aurait pu nous limiter tout ce que nous décrions dans la partie nord. Le poste de pesage de Moukondo est responsable, en d’autres termes, de tout ce qui se passe depuis la Likouala, la Sangha, la Cuvette pour aller notamment au port de Pointe-Noire », a déploré le directeur général de l’Equipement et de l’entretien routier Blaise Onanga, avant d’ajouter : « Lorsque les choses tiennent simplement à la collecte des fonds, on préfère payer que de se mettre dans les normes. Nous devons faire en sorte que la rigueur soit imprimée dans les stations déjà fonctionnelles. C’est rare de voir les véhicules en partance de Pointe-Noire, roulant vers Dolisie, Owando, Ouesso avec des surcharges ». Depuis la construction de la RN1, il a été instauré le système de pont bascule, système de contrôle des camions déterminant le poids total et la surcharge au niveau des essieux. « Si le véhicule n’est pas surchargé, il est libre de continuer la route, nous lui délivrons un ticket de pesage. La convention recommande à ces véhicules de repartir, soit de décharger sur place ou de payer la compensation. Nous rencontrons au quotidien ce genre de situation », a expliqué le chef de la station de pesage de Moukondo, Aniel Tekess. « Pour les camions en provenance de Dolisie, ils déchargent systématiquement parce qu’ils sont juste à côté, mais ceux qui quittent la partie nord et Brazzaville, vu la distance parcourue, se doivent de verser une compensation, par manque de dépôt », souligne-t-il. Dans cette station, deux camions ont été arrêtés. L’un transportant des batteries en provenance de Ouesso, avec une charge supplémentaire de 5 tonnes, soit 55 tonnes du poids total, tandis que l’autre transportant du manioc avec une surcharge d’une tonne. Par manque de dépôt, ces transporteurs devront payer la compensation à l’essieu ou au poids total. « Ces stations de pesage ne sont pas les bienvenues pour nous, car cela nous coûte. Le long de la route nous faisons face à des postes de contrôle des policiers qui deviennent en réalité des postes de péage. Arrivés à la station de pesage, vu la charge totale, nous devons encore payer. Il était préférable que l’on réduise le prix de la charge supplémentaire », s’est plaint un transporteur à la station de Moukondo, qui ne demande qu’à être exempté de certaines charges. La malice des transporteurs Pour ne pas se faire prendre, des grumiers refont des convois – limitant la charge à 50 tonnes – avant de traverser les différentes stations de pesage. « La plupart des transporteurs du secteur forestier en provenance de Komono, Divenie, de Zanaga, viennent avec des surcharges de 60 tonnes, 80 tonnes voire 100 tonnes. Arrivés dans les parages de Dolisie, ils déchargent le bois et se mettent légèrement dans les normes parce qu’ils savent qu’ils seront contrôlés », regrette Blaise Onanga, avant d’appeler au respect de la loi portant protection du patrimoine routier national. A la grande déception des ministres en charge de l’Equipement Emile Ouosso, du Transport Fidèle Dimou, de l’Economie forestière Rosalie Matondo ainsi que du ministre délégué chargé de la Décentralisation Charles Ngamfouomo, ces dispositions ne sont pas respectées par les transporteurs. Pour préserver au mieux l’état des routes, ils se doivent de faire appliquer la loi – dans son entièreté - sur toute l’étendue du territoire national. Avec le manque d’aires de délestage, il est difficile de s’exécuter. Aux entreprises forestières, la question de rentabilité se pose au regard de la loi limitant la charge totale à 50 tonnes maximum sur la RN1. Pour ne pas être soumise à la loi, Taman industries Ltd, société d’exploitation de bois, avait ouvert une route lourde depuis 1998 qui part de Milamila, sans passer par la RN1. Pour aider les entreprises d’exploitation forestière, le gouvernement a souhaité que tous les forestiers du Niari et de la Lékoumou utilisent désormais cette voie. « Cela sera profitable. Leurs véhicules pourront transporter des charges maximums à volonté. Au lieu des 30 tonnes recommandées, ils peuvent mettre 80 voire 100 tonnes car c’est une route dédiée au transport du bois », a conclu le ministre Emile Ouosso. Une réunion a été décidée afin de mettre en œuvre cette possibilité et de créer un pool d’entretien de ladite route, long de 42 kilomètres. Vu la dégradation de l’axe Pointe-Noire – Dolisie, tronçon mis sous réserve, cette solution s’avère salutaire pour les deux parties. Pour régler définitivement la question, les exploitants appellent de leur vœu à l’ouverture du chemin de fer parce que moins coûteux, plus rapide, et moins de risques. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :PHoto1: des véhicules avant le poste de péage de Moukondo
¨Photo 2: le poste de péage de Moukondo Notification:Non |