Département de la Cuvette : les maraîchers de Makoua confrontés au problème d’accès à la terreLundi 11 Septembre 2017 - 14:45 Une vingtaine de maraîchers évoluant à Makoua dans le département de la Cuvette a bénéficié d’une formation sur les techniques agricoles sans l’usage des engrais chimiques (agriculture biologique), financée par le Projet d’appui à la diversification de l’économie (Pade). Malheureusement, à cause de l’épineux problème d’accès à la terre, à peine quatre sont en activité actuellement. L’équipe du Pade, conduite par le directeur du Fonds d’appui à coûts partagés (FACP), l’unité opérationnelle dudit projet, Sékou Camara, a fait le constat lors d’une mission de suivi-évaluation menée dans ce département, le 8 septembre dernier. « Depuis la fin de la formation en février de l’année en cours, je cultivais mes champs dans une parcelle qui ne m’appartenait pas. Présentement, j’ai arrêté parce que le propriétaire construit sur son terrain », s’est plainte Prisca, une des bénéficiaires. Et à Hortense Okombi, une autre bénéficiaire de renchérir: « pour l’heure, j’exploite un lopin de terre dans la parcelle où vit mon fils. Je n’ai pas encore mon propre terrain.» Outre la contrainte liée à l’accès à la terre, ces agriculteurs peinent à disposer de l’eau nécessaire pour le développement de leurs cultures. L’eau du robinet ne coule pas régulièrement. Pour échapper à cette difficulté, certains maraîchers se sont orientés vers d’autres cultures telles que le manioc et le maïs qui, selon eux, sont moins contraignants. « J’ai abandonné le maraîchage à cause du problème d’eau. Pour reprendre, il faudra que nous disposons d’une motopompe », a souligné Michel Otongonimoto, un bénéficiaire. Réagissant notamment au problème d’eau, le directeur du FACP a indiqué que « dans le Pade I, nous ne pouvons financer que les formations. La phase II de notre projet qui débute en 2018, pourra répondre au besoin en équipements, à condition que vous vous constituiez en association. » La vulgarisation des techniques de maraîchage biologique a été organisée grâce à la convention que le Pade avait signée avec l’Union des coopératives de développement d’Akwa-Opa, chargée de la formation. Rappelons qu’en juillet 2016, dix jeunes filles-mères de cette localité avaient subi le même type de formation organisée par la direction du développement local (organe technique qui assiste le ministère de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux dans l’exercice de ses attributions en matière de développement local). Pour leur insertion professionnelle, les participantes avaient été dotées de kits de travail composés de matériel aratoire (brouettes, râteaux, arrosoirs, balances...) Les impacts de l’appui du Pade Grâce à la formation en maraîchage, les apprenants ont insufflé au niveau de la population de Makoua, la connaissance d’un certain nombre de produits jusque-là non connus dans cette localité. Il s’agit, entre autres, de la pastèque, de la laitue, du chou, concombre, poivron, de l’aubergine violette etc. « Quand nous avons nouvellement commencé à proposer ces légumes et fruits sur le marché, les gens n’achetaient pas. Avec le temps, ils ont fini par les intégrer dans leurs habitudes alimentaires. Les bénéfices qui découlent de la vente de ces produits me permettent de prendre soin de moi et mes enfants », a témoigné Hortense Okombi. Satisfait des résultats de leur appui, l’expert en formation au Pade, Jeannin Damba, a rappelé que les personnes formées n’avaient au départ aucune connaissance structurée en matière d’agriculture. C’est à l’issue des séances de formation, qu’ils ont acquis des compétences pour s’investir dans ce secteur. Cofinancé par le gouvernement congolais et la Banque mondiale à hauteur de 50% respectivement, le Pade prendra fin en décembre prochain. Lopelle Mboussa Gassia Légendes et crédits photo :Un sillon de légumes Notification:Non |