Marché de change : bientôt une nouvelle rencontre de crise entre la BCC et les cambistes

Jeudi 17 Août 2017 - 17:56

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La tension était montée d’un cran avec les accusations des autorités congolaises sur le présumé rôle des cambistes spéculateurs sur la dégradation du franc congolais depuis la rupture de la stabilité du cadre macroéconomique en 2015.

L’instauration d’une carte biométrique d'identification et d’autres mécanismes incitatifs pour faire sortir de l’ombre les cambistes des rues sont autant de propositions de la Confédération des cambistes (Cocam) à la Banque centrale du Congo (BCC) pour mieux encadrer cette activité en RDC. Surprise générale : l’autorité monétaire a remis sur la table son Instruction 007 qui réglemente l'exercice du cambisme dans le pays. En se référant à cette réglementation, il n’existerait qu’une vingtaine de bureaux de change agréés alors que le métier a connu une véritable explosion ces dernières années.

Avec la volatilité du taux de change, la BCC a jugé nécessaire d’agir à plusieurs niveaux pour contenir la dégradation ininterrompue de la monnaie nationale. Cette annonce de l’autorité monétaire est intervenue après une condamnation claire du gouvernement de la République sur le rôle présumé des spéculateurs dans la crise actuelle. Au milieu de la semaine, la BCC a échangé avec la Cocam sur cette épineuse question. Au fait, cette association a rédigé un mémorandum à l’intention de la BCC pour proposer des pistes de solution permettant d'améliorer l’encadrement des cambistes. L'idée générale est de renforcer leur identification. Après échanges, la BCC a pris acte de l'ensemble de ces propositions.

Toutefois, la discussion apris une tournure différente. Pour la BCC, tout doit forcément passer par l’application stricte de la réglementation en matière d'exercice du cambisme en RDC. L’on a appris la surprise des cambistes face à la décision de la BCC d'appliquer scrupuleusement son Instruction 007, en réaction à la difficulté manifeste de gérer un marché de change manisfestement hors contrôle. Conformément à cette réglementation, le requérant doit s’acquitter d’une caution de 3 000 dollars américains avant d’obtenir l’agrément de la BCC en qualité de bureau de change. Il s’agit d’une caution remboursable en dollars américains dès la cessation des activités, moyennant bien sûr une déduction de certaines charges vis-à-vis du Trésor public. Par ailleurs, seule la personne morale de droit congolais ayant comme unique activité le change manuel peut obtenir cet agrément de la BCC.

Le problème préoccupe au plus grand point la BCC qui est intervenue dernièrement sur le marché de change pour faire baisser le taux de change qui côtoyait déjà le pic de 1 800 FC pour un dollar américain en juillet 2017. Il est question désormais de renforcer le contrôle sur le métier de cambiste qui est pris d'assaut par des débrouillards dont les gradués et autres licenciés au chômage. Le cambisme ne doit pas être le moyen de nouer les deux bouts du mois mais plutôt une activité principale, a rappelé la BCC. Cette instruction vise à mettre fin à la présence des cambistes dans les différents coins de la capitale. De là, certains cambistes l’ont présenté comme une interdiction de la BCC s'appliquant sur le cambisme dans la rue. C’est dans ce climat de méfiance que va se tenir la prochaine rencontre entre la BCC et la Cocam.

Laurent Essolomwa

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