Olivier Kamitatu : « Nous allons continuer à mobiliser les Congolais sur la base de la non-violence »

Mercredi 9 Août 2017 - 19:31

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Ce cadre du G7 voit une « main noire » de la coalition au pouvoir derrière les violences à répétition observées récemment dans la capitale et plusieurs autres villes du pays visant à créer les conditions d’instauration d’un état d’urgence. Il appelle à plus de mobilisation pour faire échec à ce projet machiavélique.   

Ancien membre du gouvernement Matata ayant, en son temps, fait cause commune avec la majorité qu’il pourfend aujourd’hui, Olivier Kamitatu arbore aujourd’hui une casquette d’opposant et tient à assumer ce statut, envers et contre tout. Leader de l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC) et cadre du G7, la plate-forme soutenant la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle, Olivier Kamitatu ne rate plus l’occasion de « descendre » proprement le régime de Kinshasa qu’il accuse de tous les maux. Ces derniers jours, cet acteur politique redevenu médiatique, a multiplié des interventions dans la presse internationale pour tirer la sonnette d’alarme en rapport avec le projet d’instauration d’un état d’urgence que caresserait le régime Kabila. Il reste convaincu que les violences décriées ces derniers jours à Kinshasa et ailleurs dans le pays et attribuées aux adeptes de Bundu Dia Mayala s’inscrivent dans ce schéma consistant  à « imposer l’état d’urgence au prix du sang des innocents ». 

Ce cadre du G7 a ressassé ce discours lors de ses dernières sorties médiatiques à l’étranger évoquant une stratégie concoctée dans les officines du pouvoir pour repousser sine die les échéances électorales au nom de la sécurité et ainsi maintenir Joseph Kabila au pouvoir. « La stratégie du régime consiste à mettre en place les conditions du chaos dans le pays pour pouvoir, à tout moment, décréter l’état d’urgence. Cela lui permettrait de repousser les échéances électorales. Kabila profite de ces situations de violence pour les retourner en sa faveur », a-t-il déclaré à la presse internationale. Il s’est toutefois gardé de confirmer l’implication du pouvoir en place dans ces différentes attaques préférant laisser à l’ONU la charge d’enquêter afin d’établir les liens entre ces situations de violences et le régime de Kinshasa. « Je ne dirais pas que Joseph Kabila est derrière ces récentes attaques, mais il a l’intelligence de profiter de ces situations de violence pour les retourner en sa faveur », a-t-il avancé, sans grande conviction.

Le « sur-déploiement militaire » (le terme est de lui)  à travers la capitale et les autres villes du pays à chaque fois qu’il y a une manifestation de l'opposition sur fond de ce qu’il qualifie de « volonté manifeste de brimer le droit de s’exprimer » suffit-il pour convaincre l’opinion sur la thèse de l’état d’urgence que s’apprêterait à décréter le gouvernement ?  En tout cas, au gouvernement et dans les autres institutions étatiques, on ne pipe mot d’un quelconque projet d’instauration d’état d’urgence qui, à en croire le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga, n’est pas encore à l’ordre du jour. Ce dernier relève cependant que l’état d’urgence est constitutionnel et que l’on ne peut s’en prendre à l’État d’y avoir recours lorsque les conditions le permette.

 Sur la même lancée, le leader de l’ ARC pense que la majorité et son autorité morale veulent garder le pouvoir envers et contre tout et, par conséquent, prône la poursuite des actions de rue en synergie avec les mouvements citoyens tels que Filimbi et Lucha.  « Nous voulons des actions non violentes, pacifiques. Nous irons jusqu’à la désobéissance civile si Joseph Kabila ne veut pas comprendre non seulement qu’il est temps pour lui d’organiser les élections », a-t-il martelé tout en misant sur une adhésion massive de la population à ces actions.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Olivier Kamitatu

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