Processus électoral : le Rassop/Limete veut renouer avec les actions de terrain

Jeudi 3 Août 2017 - 18:31

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Si d’ici la fin du mois d’août, le calendrier électoral n’est pas publié comme promis  et que l’électorat n’est pas convoqué le 30 septembre, l’opposition radicale promet d’ameuter la rue pour obtenir l‘alternance au sommet de l'État, de gré ou de force.  

Le processus électoral en RDC s’apprête à entrer dans une zone de turbulence si l’on s’en tient aux menaces proférées par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, dirigé par Felix Tshisekedi et Pierre Lumbi. Ce regroupement politique continue de faire une fixation sur l’échéance de décembre 2017 consignée dans l’accord du 31 décembre pour la tenue des élections. D’après cette plate-forme, il n’est nullement question d’aller au-delà de cette date et il suffit d’une bonne dose de volonté politique pour gagner ce pari. Et la publication du calendrier électoral est, d’après elle, la voie obligée pour atteindre cet objectif. La délégation du Rassemblement/Limete a réitéré cette exigence lors de l'audience que lui a accordée mardi le président de la Céni à qui elle a remis un mémorandum.

Dans ce document contenant les revendications de ce regroupement politique en rapport avec la conduite du processus électoral en cours, il est question de mettre toutes les bouchées doubles pour la tenue des élections avant la fin 2017. «Toutes les élections doivent s’organiser dans les délais consignés dans l’accord de la Saint-Sylvestre », n’arrêtent de marteler Félix Tshisekedi et ses amis, faisant ainsi fi du report des scrutins tel qu’annoncé dernièrement par Corneille Naanga. Aussi le gouvernement est-il appelé à donner à la Céni les moyens financiers nécessaires pour lui permettre d’organiser les élections présidentielle, législatives et provinciales en une seule séquence conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre. « Mais en cas de force majeure, et l’accord prévoit ça, nous pouvons commencer par la présidentielle qui est constitutionnelle. Le calendrier est constitutionnel, la circonscription est connue. Et nous pouvons terminer par les autres élections », nuance cependant Jean Bertrand Ewanga, président du Front citoyen pour la République (FCR) et membre du Rassemblement.

En tout cas, la pression est totale sur la centrale électorale obligée par cette frange de l’opposition à publier le calendrier électoral dans les meilleurs délais. Déjà, les 8 et 9 août, cette opposition radicale entend passer à l'offensive en mettant en exécution son plan de libération du processus électoral avec, à la clé, des journées villes mortes. Une façon de contraindre la Céni à se mettre au pas de sorte que le 30 septembre, elle puisse convoquer l’électorat. Prenant en compte les exigences de l’opposition radicale notamment sur l’urgence de publier le calendrier électoral, Corneille Naanga a indiqué que ce sera chose faite d’ici la fin du mois d’août.

Le président de la Céni a, par ailleurs, annoncé que son institution s’attellera à publier partiellement les résultats de l’enrôlement pour la période restante conformément à une requête du Rassemblement. Toutefois, sur le processus électoral, il est à noter que la Céni attend encore du gouvernement au moins 140 millions de dollars pour clôturer l’enrôlement et que sur le plan légal, le Parlement devrait voter deux lois nécessaires à la tenue des élections dont celle relative à la répartition des sièges. Sans toutes ces données, il serait illusoire de prétendre organiser toutes les élections d’ici fin décembre.

 L’échange de mardi dernier entre la Céni et la délégation du Rassemblement a permis à cette dernière de se faire une réelle idée sur le déroulement du processus électoral plombée, d’après elle, du fait du manque de volonté politique. « À suivre la Céni, il faut dire qu’elle est quelque peu dans les bottes du pouvoir qui ne veut pas donner totalement les moyens qu’il faut et c’est de la responsabilité de la majorité et de leur chef », a conclut Jean Bertrand Ewanga.

   

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Corneille Naanga et la délégation du Rassemblement au siège de la Céni

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