Assemblée provinciale de Kinshasa : André Kimbuta dans le viseur !

Dimanche 30 Juillet 2017 - 14:35

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Une motion initiée par Jolino Makelele contre le gouverneur de Kinshasa  et signée par douze députés provinciaux a été jugée recevable et est en instance d’être examinée en session extraordinaire…  

andré kimbutaIl s’appelle David-Jolino Makelele. Ce député provincial de Kinshasa est initiateur d’une interpellation à l‘endroit du premier citoyen de la ville André Kimbuta. Jamais ce dernier ne s’est retrouvé dans une situation aussi inconfortable allant jusqu’à mettre en danger son mandat à la tête de la capitale. Tout jusque-là semblait baigner dans l’huile pour ce gouverneur qui aura battu le record de longévité dans une ville qu’il prétend connaître comme le fond de sa poche. C’est, dit-on, grâce à lui que la majorité a toujours son mot à dire dans une capitale où l’opposition paraît - c’est selon -, être solidement enracinée. C’est ce présumé atout qui expliquerait, d’après des analystes, le capital-confiance qu’il continue à jouir dans sa famille politique. Après près d’une décennie passée à la tête de Kinshasa et l’effet d’usure aidant, André Kimbuta commence à embarrasser ceux qui croient le moment venu de changer de titulaire au gouvernorat de Kinshasa. Pourquoi seulement maintenant ? pourrait-on s’interroger lorsqu’on sait que les griefs brandis sur sa prétendue mégestion ne datent pas d’aujourd’hui.

 Jolino Makelele, cadre de l’UNC, déclare avoir suivi à la loupe la gestion de Kimbuta depuis son avènement à la tête de Kinshasa et a conclu que la ville n’est pas gérée. C’est par conviction qu’il a rédigé une requête portant interpellation du gouverneur,  laquelle requête se trouverait déjà sur la table du président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa. Après plusieurs tentatives du genre qui se sont terminées en eau de boudin, cette fois-ci l’Assemblée provinciale entend aller jusqu’au bout de sa logique, indique-t-on. En témoigne l’effervescence qui caractérise plusieurs députés provinciaux décidés de débattre en urgence de la question. Déjà au parfum de cette interpellation, ils attendent de pied ferme la convocation de la session extraordinaire pour discuter du sort d’André Kimbuta qui, à ce stade, est loin d’être scellé. Car la procédure veut que ladite motion quoique jugée recevable par le bureau de l’Assemblée provinciale obtienne le quitus préalable de la plénière avant toute discussion. Et dans l‘hypothèse qu’elle soit soumise au vote, certaines langues voient difficilement André Kimbuta s’en sortir, à moins que la majorité décide de resserrer les rangs autour de sa personne, en faisant intervenir l’arithmétique comme à l’accoutumée lorsqu’il s’agit de sauver un des siens. On n'en est pas encore là ! 

La requête de Jolino Makelele adressée au président de l’assemblée provinciale de Kinshasa est d’une dizaine de pages. L’auteur s’est employé à démontrer la gestion opaque de la ville de Kinshasa en stigmatisant, entre autres, l’insécurité qui fait de la capitale congolaise aujourd’hui l'une des destinations dangereuses du monde. « La seule évocation du vocable « Kuluna » suffit à décrire cette nouvelle forme de délinquance qui sévit à Kinshasa, et contre laquelle l’action de votre gouvernement semble impuissante. Dites-nous combien de Kuluna la police a-t-elle arrêtés en 2017 et combien ont été déférés devant la justice et condamnés ? », s’est interrogé l’auteur de la motion. Et quid des évadés de la prison centrale de Makala ? Autant d’interrogations qui taraudent l’esprit de Jolino Makelele qui décri, par ailleurs, l’opacité dans la signature du contrat entre Kinshasa et SPRL Hologramme concernant la sécurisation de certains actes délivrés par la ville et les communes. Quelle est la nature dudit partenariat ou contrat ? A-t-il été conclu conformément aux règles en vigueur en matière de passation de marchés publics. Qui sont les actionnaires ou les membres des organes de direction de cette société ? Des questions que l'incriminé est appelé à répondre.

Dans la foulée, Jolino évoque  la gestion hasardeuse des inhumations dans la ville avec, à la clé, la disparition des frais d’inhumation (entre 700 et 2500 dollars) récoltés dans les cimetières privés de Kinshasa, sans les moindres traces dans les livres du Trésor urbain. Des finances à la gestion des services de l’état-civil en passant par le transport en commun, la salubrité, les nuisances sonores, l’hygiène publique, etc., Jolino Makelele trouve à redire. Dans son réquisitoire contre le gouverneur André Kimbuta, il n’épargne aucun secteur. Et cerise sur le gâteau, l’enrichissement jugé illicite du gouverneur qui contraste avec l’impaiement des membres de son cabinet fait également les choux gras du requérant et des députés provinciaux frondeurs qui se retrouvent dans ces pages. Ils tiennent à en découdre avec le chef de l’administration urbaine tout en étant hors mandat.          

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le gouverneur André Kimbuta Yango

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