L’Italie suffoque sous la chaleur

Les Italiens ont coutume d’appeler cela « un caldo africano », une chaleur africaine. L’expression ne fait pas nécessairement sourire les Africains d’Italie, mais le fait est que l’été s’est annoncé avec des températures très élevées dans la Péninsule. Jeudi, la météo indiquait 32° à Rome en mi-journée après une nuit pas forcément douce avec ses pointes de 20 à 22° par endroit. C’est beaucoup pour un climat tempéré et c’est assez pour que les touristes, nombreux en ce début de saison estivale, essayent partout de violer l’arrêté communal qui interdit de se baigner dans les fontaines publiques de la capitale italienne.

Il fait chaud en Italie mais la situation n’est pas meilleure ailleurs en Europe, selon les services météorologiques. En France, on atteint des pics de 37° ; 34° à Londres et même 40° en Espagne ! Et naturellement partout les bouffées chaudes s’accompagnent d’une absence de pluies qui mettent à rude épreuve les productions agricoles. Au Portugal, la vague de chaleur est à l’origine de la foudre qui a frappé samedi un sous-bois d’eucalyptus à Pedrogao Grande, non loin de Lisbonne, déclenchant le gigantesque incendie ayant causé la mort de 64 personnes !

En Italie où la fin de semaine s’annonce particulièrement chaude, l’inquiétude se lit chez les agriculteurs qui voient baisser à vue d’œil les niveaux des cours d’eaux et la disponibilité en eau des nappes phréatiques. L’Ile de Sardaigne qui annonce que le mois de mai dernier a été le plus chaud de l’histoire depuis 1880, le niveau des étendues aquatiques inquiète, ce qui est un paradoxe cocasse pour une île (entourée d’eau). Elle demande à l’Etat à bénéficier de l’aide contenue dans le plan de calamité naturelle.

La Sicile, au sud, indique que sa disponibilité en eau affiche un déficit de quelque 75 millions de mètres-cubes, 15° de ce qu’elle peut offrir d’habitude. Pour toute l’Italie, disent les services officiels, le déficit en eau causé par les fortes chaleurs actuelles et le manque de pluies est évalué à 20 milliards de mètres-cubes. C’est l’équivalent du Lac de Côme, en Lombardie (146 Km2). Les spécialistes parlent d’une anomalie climatique, d’un « épisode sévère » qui a à voir avec les changements climatiques. Et dire que l’été, la saison chaude en Europe, n’a officiellement commencé sur le calendrier que mercredi !