Climat : un rapport recommande d’accroître le prix du carboneMardi 6 Juin 2017 - 12:04 La tonne de carbone devrait s’élever entre 40 et 80 dollars en 2020 pour atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique, selon les économistes Stiglitz et Stern.
« Une tarification bien conçue du carbone est un élément indispensable d’une stratégie efficiente de réduction des émissions de gaz à effet de serre», souligne le document. Celle-ci a été installée dans le cadre de la Coalition pour la tarification du carbone (CPLC), avec le soutien de la France et de la Banque mondiale. Son objectif : examiner les niveaux de prix susceptibles d’induire des changements de comportements – dans l’investissement, la production ou les modes de consommation – nécessaires à la lutte contre le changement climatique, « d’une manière favorable à la croissance économique et au développement ». Limiter la montée des températures 87 % des émissions globales ne sont pas tarifées aujourd’hui et que les trois quarts de celles qui le sont, sont couverts par un prix du carbone inférieur à 10 dollars par tonne de CO2. L’accord de Paris, adopté en décembre 2015 par près de 200 pays, prévoit de limiter la hausse de la température par rapport à l’ère préindustrielle « bien en deçà de 2 °C » et à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 °C ». Il existe plusieurs manières de tarifer le carbone, rappelle le rapport : un prix explicite via une taxe carbone ou un marché de quotas (c’est-à-dire des droits d’émissions de CO2, que les entreprises peuvent acheter ou vendre) ; des prix notionnels intégrés dans des outils de financement ; des incitations pour les investissements et comportements bas carbone. Combinaison d’instruments « Il faut du temps pour mettre en place des mécanismes de tarification du carbone, les pays doivent donc s’y atteler dès maintenant », plaide le rapport. « Mais quoiqu’incontournable, cette tarification peut « ne pas suffire à induire des réductions d’émissions à la vitesse et à l’échelle requises pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris », souligne-t-il. « Une combinaison d’instruments de politique climatique sera probablement plus efficiente et attrayante que l’utilisation d’un seul instrument », estime-t-il, citant notamment l’investissement dans les transports publics ou le soutien à la production d’énergie renouvelable. La mise en place d’une telle tarification devra aussi « tenir compte des bénéfices non liés au climat », du contexte local et de la politique économique générale. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Crédits photo DR Notification:Non |