Enjeux politiques : la police lève la garde devant le siège de l’UDPS après deux jours de siègeSamedi 13 Mai 2017 - 14:00 Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et tous les cadres et membres séquestrés depuis le 11 mai au siège du parti ont finalement été relaxés le lendemain après le départ des policiers ayant investi le lieu deux jours durant. L’on parlerait volontiers d’un feuilleton à plusieurs rebondissements pour relater les faits, qui se sont déroulés depuis jeudi dernier à la permanence de l’UDPS, théâtre d’une scène assez rocambolesque avec, pour principaux acteurs, les forces de l’ordre et les cadres de ce parti d’opposition. Ces derniers ont passé de jeudi 11 au vendredi 12 mai une folle journée qui a tourné à leur séquestration. Des policiers en surnombre ont, en effet, fait irruption au siège du parti alors qu’ils se réunissaient à l’intérieur. Sans trop se poser des questions, les unités dépêchées sur les lieux ont cadenassé le portail du siège de l’extérieur, montant la garde devant l’entrée. Séquestrés, Félix Tshisekedi, Jean-Marc Kabund et une vingtaine des cadres du parti ont été contraints de passer une nuit blanche dans leurs locaux étant contraints par la présence des policiers visiblement instruits à les maintenir en l’état. De sources policières, il appert que l’agissement des agents de la police était dicté par les besoins d’enquête consécutifs à l’incendie, il y a quelques jours, d’un camion et d’une tente de la police. Acte attribué aux militants de l‘UDPS qui, depuis le début de la semaine, ont fait montre d’un activisme exagéré, faisant monter la tension à la veille de l’arrivée à Kinshasa de la dépouille d’Etienne Tshisekedi. Mais les choses ont fini par prendre une autre tournure avec la séquestration des responsables de l’UDPS. Ces derniers n’ont pu être libérés que le lendemain, soit le vendredi 12 mai en début d’après-midi, après que la police avait décidé de lever la garde. Dans la foulée, le secrétaire général Jean Marc Kabund et d’autres cadres du parti furent libérés. Les locaux du siège de l’UDPS se sont vite vidés de leurs occupants d’un soir. Malgré la consigne de la levée de la garde, une petite poignée des policiers continuent à camper autour et à l’intérieur du bâtiment au grand dam des militants tenus d’observer la scène de loin. Réagissant à ce qu’elle qualifie « d’opération diaboliquement orchestrée », l’UDPS a, par le biais d’un communiqué, dénoncé « les voies de faits, y compris sur les femmes présentes en nombre sur les lieux, les actes de vandalisme, de vol de mobiliers et de destruction méchante » , dont s’étaient rendus coupables les policiers pendant tout le temps qu’a duré cette opération. Avant de réoccuper ses bureaux et reprendre les activités liées à son siège, l’UDPS exige une enquête des experts de la Monusco sur le lieu. « L’UDPS attend l’arrivée de la police scientifique de la Monusco pour une enquête sur le lieu avant la reprise des activités », a déclaré son porte-parole, Augustin Kabuya. Aussi le Rassemblement appelle-t-il à une forte mobilisation le 17 mai prochain, pour la « libération totale du siège de l’UDPS », un des partis-phares affiliés à cette plate-forme de l’opposition. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Jean Marc Kabund Notification:Non |