RDC : l’Asadho appelle à de nouvelles sanctions ciblées contre les acteurs politiques

Jeudi 4 Mai 2017 - 17:19

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L’ONG, qui se dit disposée à fournir une liste des personnalités de la Majorité et de l’Opposition politique qui sont à la base de ce blocage, attend du Conseil de sécurité d’imposer le respect de la Résolution 2348 et de l’Union Européenne, de faire respecter les conclusions du Conseil rendues publiques en mars 2017.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) s’est dit très inquiète des obstacles que certains acteurs politiques congolais  mettent en œuvre pour torpiller le processus démocratique et électoral dans le pays.

Cette ONG note, en effet, que depuis janvier 2015, la Majorité présidentielle (MP) ne cesse de multiplier des manœuvres dilatoires pour retarder l’organisation de l’élection présidentielle qui était prévue par la Constitution en décembre 2016 et par l’Accord politique du 31 décembre 2016, avant la fin de l’année 2017, et prolonger indûment le mandat du président Joseph Kabila. « Ces manœuvres dilatoires sont allées jusqu’à la répression violente des manifestants pacifiques qui réclamaient la convocation du corps électoral conformément à l’article 73[2] de la Constitution, en septembre 2016, et le départ du président Joseph Kabila à la fin de son mandat, en décembre 2016 », a dénoncé l’Asadho. Elle a noté que plusieurs manifestants ont été tués à Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Bukavu, etc.

L'Asadho a également fait constater que près de la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 19 décembre 2016, l’implication des Evêques de la Cénco a permis d’atténuer les tensions et d’obtenir la signature d’un accord politique qui prolonge le mandat des institutions publiques pour une année et prévoit l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales avant la fin de l’année 2017. Pour faciliter la mise en œuvre dudit Accord politique, a noté l’Asadho, les délégués à ces négociations directes ont convenu d’adopter un arrangement particulier (modalités de mise en œuvre de l’accord politique). Malgré les efforts déployés par la Cénco, a-t-elle regretté, la classe politique (MP et opposition) a multiplié les intrigues pour ne pas signer l’arrangement particulier. Ce qui a conduit la Cénco à renoncer aux bons offices et à rendre son rapport au président Joseph Kabila.

Violation de l’Accord

À en croire cette ONG, contre toute attente, et alors que l’arrangement particulier n’était pas encore signé, le président de la République a nommé Bruno Tshibala, en violation de l’Accord politique et de la Résolution 2348 du Conseil de sécurité. Pour cette association, pour mettre le comble aux manœuvres dilatoires, le 27 avril 2017, un arrangement particulier modifié et différent de celui négocié à la Cénco a été signé par la MP et une partie de l’opposition, sous la direction de Aubin Minaku et Kengo wa Dondo, respectivement président de l’Assemblée nationale et président du Senat. « Ce qui ne met pas fin à la crise politique », a souligné cette ONG.

L’Asadho fait, par ailleurs, constater que tous les moyens notamment la corruption, le débauchage politique, l’opacité, ont été utilisés par la classe politique pour perturber le processus démocratique et électoral. Elle se dit disposée à fournir une liste des personnalités de la MP et de l’opposition politique qui sont à la base de ce blocage pour qu’elles soient sanctionnées.

C’est dans cette optique que cette ONG recommande au Conseil de sécurité de faire pression sur la classe politique congolaise pour qu’elle mette en œuvre l’Accord politique et l’arrangement particulier tels que négociés devant la Cénco, d’imposer le respect de la Résolution 2348 par tous les moyens conformément à la Charte des Nations unies et de prendre des sanctions ciblées contre les acteurs politiques qui ont modifié et signé l’arrangement particulier sans le consensus de tous les délégués aux négociations de la Cénco.

L’Asadho attend, du reste, de l’Union Européenne, de prendre de sanctions ciblées contre les acteurs politiques qui obstruent la mise en œuvre de l’Accord politique et l’Arrangement particulier conformément aux conclusions du Conseil de l’UE rendues publiques au mois de mars 2017.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le Président national de l'Asadho, Jean-Claude Katende.

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