Politique : l’ONU accentue sa pressionMercredi 5 Avril 2017 - 13:07 En l’espace de quatre jours, pas moins de trois diplomates onusiens ont fait le déplacement de la primature pour rencontrer le Premier ministre, Samy Badibanga. Ce ballet diplomatique s'est déroulé en pleine confusion sur les circonstances de l'assassinat de deux experts de l’ONU dans le pays. Durant ces quatre jours, Mamadou Diallo et Saïd Djinnit, respectivement représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU, chargé du processus électoral et envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ont ouvert le bal. Puis, il y a le tour du dernier émissaire : David Greesly, représentant adjoint du secrétaire général de l’ONU, chargé des opérations et de l’Etat de droit. Au menu des discussions avec Samy Badibanga, il y a eu bien entendu la situation sécuritaire préoccupante dans le Kasaï. Les émissaires de l'ONU ont exprimé leur crainte d’un impact négatif de cette insécurité sur l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs aussi bien que les élections elles-mêmes. Sur ce point, il est prévu un renforcement de la présence onusienne dans la région. Toutefois, l’ONU reste persuadée que la solution durable est plus politique que militaire d’autant plus que, a rappelé un émissaire, il y a des revendications politiques et une volonté du gouvernement de chercher une issue négociée à la crise. Selon lui, la police doit se trouver en avant-plan dans la sécurisation de la population. Au-delà, les discussions ont porté sur l’épineuse question du processus électoral. Du côté des émissaires de l’ONU, il y a eu un message de soutien au processus électoral. L’heure est même à un examen minutieux des possibilités pour les Nations unies d’accompagner le processus électoral en vue d'aboutir à des résultats encourageants. A travers ses émissaires, elle a réaffirmé sa volonté d'accompagner toutes les parties prenantes à ce processus tant sur le plan politique que sécuritaire. La Monusco, qui a entretemps réduit ses effectifs et vu son mandat prolongé et élargi par le Conseil de sécurité, apporte un appui logistique considérable à la Céni pour la révision du fichier électoral. Ce soutien a permis de transporter d’importants matériels vers les zones ciblées. Une prochaine résolution de l’ONU pourrait aider à déterminer le sens de l’aide onusienne dans le processus électoral. Toutefois, il y a une urgence de consolider la collaboration avec l’armée congolaise dans l’est du pays. Laurent Essolomwa Notification:Non |