Violences: Treize nouvelles fosses communes découvertes au KasaïMardi 4 Avril 2017 - 18:44 Le nombre de ces sépultures de fortune est passé de dix à vingt-trois dans cette région du centre du pays où les affrontements entre les FARDC et les rebelles de Kamuina Nsapu ont déjà causé la mort d'au moins quatre-cents personnes. La révélation a été faite par le directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme (BCNUHD). Il s’agit de la découverte dans l’ex-Kasaï de treize nouvelles fosses communes. Une trouvaille signée les enquêteurs de l’ONU très actifs dans cette région où des graves violations récurrentes des droits de l’homme sont signalées. Après le double meurtre de ses experts dans ce coin du pays livré à la merci des rebelles Kamuina Nsapu qui y sèment la terreur, l’ONU a renforcé sa présence en intensifiant des recherches aux fins de connaître les mobiles ayant entrainé ce désastre. Elle est appuyée dans ses investigations par les autorités congolaises, elles aussi intéressées de savoir ce qu’il en retourne. Alors que se poursuivent les recherches, la découverte de nouvelles fosses communes est venue assombrir davantage le dossier déjà chargé du Kasaï. « Nous avons partagé avec les autorités la découverte de nouvelles fosses communes dans le Grand Kasaï. Le nombre est passé de dix fosses communes à vingt-trois dans le Kasaï, Kasaï-central et Kasaï-Oriental », a déclaré José Maria Aranaz. Les violences meurtrières opposant les forces de l'ordre et les miliciens de Kamuina Nsapu depuis septembre ne cessent d’étendre leur rayon d’action. Aujourd’hui, presque tous les territoires de l’ex-Kasaï sont touchés par le déferlement de la violence qui a pris des proportions inquiétantes sur fond de tueries à grande échelle. « On n'a pas encore enquêté dans la province de Lomami, mais on continue le travail puisque l'existence d'autres fosses communes est signalée », a ajouté José Maria Aranaz tout en laissant aux autorités congolaises la attitude de faire la comptabilité macabre des morts dans ces fosses communes. Une chose est vraie, c’est que la réalité des fosses communes au Kasaï est à prendre au sérieux d’autant plus que le gouvernement, par la voix de son porte-parole, a déjà reconnu « l'existence de plus de trois fosses communes » dans la région, quand bien même il n’a pas précisé l'identité des personnes tuées, ni les auteurs des tueries. Une situation qui ne fait hélas que souiller l’image du pays déjà mal barré sur le plan international sur le créneau de violation des droits de l’homme. Le 22 mars, des enquêteurs de l'ONU avaient dénombré dix fosses communes dans le Kasaï. La récente découverte donne la mesure du drame que vivent les populations locales prises en tenaille dans les affrontements récurrents entre les FARDC et les Kamuina Nsapu lesquels ont déjà causé la mort d'au moins quatre-cents personnes. Alain Diasso Notification:Non |