Opposition : le Rassemblement touché dans son unité

Mercredi 2 Novembre 2016 - 17:55

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Treize membres du Rassemblement dont Prince Willy Mishiki ont signé, le 1er novembre, l’accord politique trouvé à l’issue du dialogue au motif qu’ils tiennent, par cet acte, à éviter au pays un bain de sang. 

Le bureau du secrétariat exécutif de la facilitation du dialogue politique situé sur le boulevard du 30 Juin a été le théâtre, le 30 octobre, d’un évènement quelque peu inattendu puisque dépassant toute prévision. Un membre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquis au changement, plate-forme de l‘opposition ayant boycotté le dialogue de la Cité de l’UA et rejeté ses résolutions, a  créé la sensation en signant l’accord politique ayant sanctionné ce forum. Il s’agit de Prince Willy Mishiki, président de la coalition Mai-Mai et alliés. L’intéressé s’est pointé au bureau de la facilitation flanqué de ses amis, tous convaincus de leur démarche qualifiée de patriotique et susceptible d’éviter un bain de sang au pays. Une volte-face donc pour ce politicien qui, hier encore, était proche d’Étienne Tshisekedi dont il revendiquait le combat politique. 

Alors que le Rassemblement continue de rejeter l’accord de la Cité de l’UA ainsi que les résolutions qui l’ont sanctionné, Willy Mishiki a préféré mettre un bémol à son discours en adhérant au processus édicté par le dialogue. « C’est de l’intérieur qu’on aura à résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé et un tas de préalables exigés par le Rassemblement », dit-il à qui veut l’entendre. Il estime avoir tous les atouts pour changer la donne politique notamment en influant sur le timing accordé au gouvernement de la transition, de sorte à obtenir sa réduction jusqu’à décembre 2017. Et d’ajouter, tout serein, avoir obtenu à la suite des discussions avec les délégués de la majorité présidentielle et d’autres composantes au dialogue que la primature puisse revenir au Rassemblement au mépris de l’article 24 qui en fait pourtant l’apanage de l’opposition signataire de l’accord. En tant que signataire dudit accord, Willy Mishiki croit revendiquer les mêmes droits « que ceux qui l’ont négocié pendant plus de quarante-cinq jours ».

Pendant ce temps, au Rassemblement, l’on semble minimiser la portée de l’acte posé par Willy Mishiki considéré par-dessus tout comme un traitre. La coalition des alliés d’Étienne Tshisekedi, un regroupement politique proche du Rassemblement, n’a pas fait dans la dentelle en excluant carrément Willy Mishiki dont l’acte posé n’engagerait que sa propre personne. Cette volte-face ne semble pas affecter cette plate-forme qui reste concentré sur ses objectifs en scrutant notamment la possibilité d’organisation d’un vrai dialogue inclusif.

Toutefois, nonobstant ce revirement, Willy Mishiki et ses amis continuent de faire allégeance à Étienne Tshisekedi tout en l’exhortant à se défaire de l’étau dans lequel le maintiennent ce qu’ils qualifient de « forces obscures, allusion faite au G7. D’autres membres du Rassemblement seraient également sur le point d’emboiter le pas à Willy Mishiki, apprend-on. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Etienne Tshisekedi lors du conclave de Bruxelles

Notification: 

Non