À trois jours de la trève hivernale, des tendances se dessinent déjà dans les quatre grands championnats européens que sont l'Allemagne l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie. Si la plupart des grosses équipes sont au rendez-vous, comme le Barça, Chelsea, la Juventus ou le Bayern, certains cadors traînent la patte à l'image de Manchester United et l'AC Milan. À qui ces absences profitent-elles ? Premiers éléments de réponse
Allemagne
À trois journées de la trêve hivernale, le Bayern de Munich est d’ores et déjà le grand favori de ce championnat 2014. Le champion d’Allemagne et d’Europe en titre semble imbattable (aucune défaite, 2 nuls, 12 victoires, 32 buts pour, 7 contre en championnat, cinq victoires en autant de matchs de Ligue des champions, 15 buts marqués, deux encaissés). Après une transition entre Jupp Heynckes et Pep Guardiola réussie, les Bavarois ont franchi un palier. Dans leur sillage, le Bayer Leverkusen, troisième l’an passé, essaie de s’accrocher (11 succès, 1 nul, 2 défaites) et effectue un bon parcours en championnat, qu’il faudra bonifier par une qualification en Ligue des champions (le Bayer est troisième du groupe A). Avec 9 buts, Stefan Kiessling, le fer de lance du Bayer, est le deuxième buteur du championnat derrière le Polonais Lewandowski (11 réalisations), de Dortmund. Finaliste de la C1 et dauphin du Bayern, le Borussia complète le podium (31 points, 3 longueurs de retard sur le Bayer, 7 sur Munich). Mais Dortmund, probablement orphelin de Götze et affaibli par les blessures, n’affiche pas la même solidité collective que la saison dernière, en dépit d’une force offensive certaine (35 buts marqués, dont 19 pour le duo Lewandowski-Aubameyang). Deuxième du groupe F, le Borussia est à la lutte avec Arsenal et Naples.
Angleterre
La lutte que se livrent Arsenal, Chelsea, Manchester City, Liverpool et Everton, qui se tiennent en 7 points, est passionnante. Arsenal, 11 victoires au compteur, est en tête, avec quatre points d’avance sur les Blues de Mourinho. L’arrivée de Mezut Ozil (3 buts, 7 passes décisives) a mis en confiance le jeune collectif des Gunners, à l’image du Gallois Ramsey, meilleur buteur du club avec 8 buts. Trahi par son secteur offensif, Chelsea s’en remet à Eden Hazard pour rester dans la roue d’Arsenal, avec deux points d’avance sur City, meilleure attaque du championnat (40 buts). À Liverpool, le duo Suarez-Sturridge est également flamboyant (13 et 9 buts), permettant aux Reds de rester dans la course au titre. Emmené par un super Romelu Lukaku (8 buts, 2 passes décisives), Everton tente de s’incruster dans le Big-Four. Un carré d’as d’où est absent Manchester United, le champion en titre, qui peine à digérer le départ de Sir Alex Ferguson. Son successeur, David Moyes, peut compter sur le tandem Rooney-Van Persie, (15 des 22 buts de Man U), mais la défense pêche (18 pions encaissés).
Espagne
L’habituel duel entre Barcelone et Madrid offre une petite variante cette saison, puisque, dans la roue du leader barcelonais, c’est l’Atlético qui s’illustre, seulement distancé de deux petits buts au goal-average. Privé de Messi depuis quelques semaines, le Barça peut compter sur Neymar (4 buts et 8 passes chacun) et semble avoir retrouvé une assise défensive, malgré un parcours européen bancal. Du côté des hommes de Diego Simeone, la perte de Falcao a été parfaitement négociée avec un ticket gagnant Villa-Costa (8 et 15 buts). Dans l’entre-jeu, où Gabo, Tiago, Adrian ou Koké font merveille, le cuir circule vite et bien. Pas de fioriture, mais un jeu sacrément efficace. À deux points du Barça et de l’Atlérico, le Real de Carlo Ancelotti commence à monter dans les tours. L’homme qui valait 100 millions, Gareth Bale, a trouvé sa place et son rôle dans le collectif (7 buts et 7 passes en 9 matchs). Son entente avec Benzema (8 buts et 5 passes) et Ronaldo (17 buts et 5 passes), alimentée par les excellents Isco, Modric et Khedira, monte en puissance. Notons que le Betis de Séville est lanterne rouge, tandis que Valence stagne dans le ventre mou, quand le promu Villarreal est un beau cinquième.
Italie
Curieux paradoxe que celui de la Juventus de Turin, qui reste la principale prétendante au titre national, dont elle est double détentrice, mais qui est en danger en Ligue des champions à quelques jours de son déplacement à Istanbul. Alignant un 3-5-2 modulable, Conte peut compter sur un duo Tevez-Llorente plutôt convaincant et surtout sur un milieu très complémentaire composé du trio Pirlo-Pogba-Vidal auxquels contribuent Marchisio et Asamoah. Derrière la défense à trois, le vieux Buffon (35 ans) demeure une valeur sûre (10 buts encaissés). En son royaume, la Vieille Dame a donc su contenir la Louve romaine de Rudy Garcia, qui rentre dans le rang après son historique série de succès consécutif. Autour d’un axe fort Benatia-De Rossi-Totti, l’ancien coach de Lille a su relancer des éléments comme Pjanic, Maicon ou Gervinho. Un sérieux concurrent pour la Juventus, au même titre que le Napoli, troisième à 3 et 6 points de ses devanciers. Le départ de Cavani a été compensé par le rendement du trio Hamsik-Higuain-Callejon (6, 7 et 7 buts respectifs). Limogé sans ménagement de Chelsea, Rafa Benitez a retrouvé un cadre plus favorable en Italie et tire son groupe vers le haut. À égalité de points avec Dortmund (9), le Napoli doit se qualifier pour valider son bon début de saison : il faudra pour cela vaincre Arsenal mercredi. Sous la barre des trente points, l’on retrouve l’Inter de Milan, quatrième et la Fiorentina, cinquième : un cran en dessous au regard de leurs effectifs. Mais que dire de l’AC Milan, qui compte déjà 20 points de retard sur la Juve ? Les frasques de Balloteli sont plus régulières que ses buts (4), et le récent départ d’Adriano Galliani, au club depuis 1986 sont des signes inquiétants d’un club où le meilleur joueur du début de saison est l’ancien Auxerrois Walter Birsa. Elle est loin l’époque, pourtant pas si lointaine, des Ibrahimovic et Thiago Silva.