Russie 2018, 20 candidats pour 5 billets : la course au Mondial commence ce week-end

Samedi 8 Octobre 2016 - 8:15

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C’est un long marathon, dont l’épilogue se tiendra en novembre 2017, qui débute ce week-end : le 3e et dernier tour des éliminatoires comptant pour le Mondial 2018. Vingt équipes, dont le Congo et la RDC, y participent.

Groupe A

Demi-finaliste de la CAN 2015 et qualifiée pour l’édition 2017, la RDC de Florent Ibengé est logée dans un groupe relevé avec la Tunisie, la Guinée et la Libye. Si les Aigles de Carthage sont les adversaires les plus redoutables pour les Léopards, il n’y aura pas de matchs faciles face au Syli national de Guinée et aux Chevaliers de la Méditerranée.

Mais avec un socle solide bâti depuis 2 ans (il a été intronisé en août 2014) et des renforts binationaux de qualité (Mpoku, Botaka, Bakambu, Tisserand), Florent Ibengé a tous les atouts en main pour offrir à la RDC sa deuxième participation à la Coupe du monde après l’édition 1974.

Si la RDC joue à son niveau, le duel pour l’unique billet devrait se jouer avec les Aigles de Carthage, absents au Brésil en 2014. Quart de finaliste de la CAN 2015 et qualifiée pour l’édition Gabon 2017, la Tunisie s’appuie sur un groupe issu du championnat local (quart de finaliste du Chan 2016), renforcé par quelques éléments de la diaspora (le Valencian Abdennour, Khazri de Sunderland, Harbaoui d’Anderlecht).

Après l’échec de la campagne éliminatoire pour la CAN 2017, marquée par le lâchage de Luis Fernandez avant la 6e et dernière journée, la Guinée tentera de bousculer la hiérarchie. Un objectif difficile d’un point de vue qualitatif.

Troisième de leur groupe de qualifications à la CAN 2017, derrière le Maroc et le Cap Vert, les Chevaliers de la Méditerranée doivent faire face à de nombreuses difficultés, liées à la situation politique du pays, en premier lieu l’exil forcé : les matchs à domicile se jouent à l’extérieur (Tunisie, Maroc…). Compliqué de se mêler, dans ces conditions, à la lutte finale.

Programme de la 1re journée

RDC-Libye à Kinshasa le samedi 8 octobre

Tunisie-Guinée à Monastir le dimanche 9 octobre

Groupe B

Le groupe de la mort de ces éliminatoires, avec 4 champions d’Afrique, dont les vainqueurs des éditions 2012 (Zambie) et 2013 (Nigeria). Et surtout 3 habitués de la Coupe du monde (4 participations pour l’Algérie, 7 pour le Cameroun, 5 pour le Nigeria).

Géant d’Afrique, avec 3 titres continentaux, le Nigeria fait office de champion déchu, car depuis son titre de 2013, les Super Eagles ont manqué la qualification aux éditions 2015 et 2017. Mais opposés au modeste Swaziland, les Nigérians de Gernot Rhor ont gagné le droit de rêver au Mondial. Pas évident, pour le premier match face à la Zambie, sans Enyeama (retraite) et avec un Obi Mikel sur le déclin (aucune minute avec Chelsea cette saison). En revanche, le jeune Kelechi Iheanacho (20 ans) brille avec Manchester City (8 matchs, 3 buts et 3 passes décisives).

L’Algérie, qui est probablement l’équipe africaine la plus équilibrée, devra concilier statut de favorite et une forte concurrence. L’après Christian Gourcuff, démissionnaire en avril 2016, a été bien géré avec l’arrivée de Milan Rajevac. Les Fennecs sont presque au complet (Hanni, blessé, est remplacé par Benzia) pour affronter les Lions Indomptables ce samedi avec un secteur offensif de grande qualité (Feghouli, Mahrez, Slimani, Brahimi, Ghezzal).

Sous le coup de l’émotion liée à l’AVC de Rigobert Song, les Lions Indomptables débuteront par le déplacement le plus redoutable possible à Blida. Face aux Algériens, le Cameroun d’Hugo Broos se sont préparés à Marseille (match nul contre l’OM, 1-1 but d’Aboubakar sur penalty, mercredi). S’il ne semble plus compter sur le Sévillan Mbia et sur Kameni, le gardien de Malaga, le technicien belge pourra s’appuyer sur quelques « grognards » (Chedjou, Nkoulou, Bedimo, Aboubakar) et des jeunes prometteurs (Toko, Ondoa, Ngadeu).

Que penser de la Zambie, qui a terminé à une décevante 3e place lors des éliminatoires de la CAN 2017 ? Les Chipolopolo Boys ne ressemblent plus à l’équipe soudée qui avait remporté la CAN 2012. Le collectif, construit par Hervé Renard en l’absence de stars incontournables, ne semble plus aussi solide malgré l’avènement continental d’un Rainford Kalaba. Emmenés au sommet par les frères Katongo, la génération Mayuka-Sinkala-Sunzu n’arrive pas à confirmer. Et dans ce groupe de la mort, le déclic est presque impossible à obtenir.

Programme de la 1re journée

Zambie-Nigeria à Ndola le dimanche 9 octobre

Algérie-Cameroun à Blida le dimanche 9 octobre

Groupe C

Encore un groupe relevé avec la Côte d’Ivoire et le Maroc, que le Gabon et le Mali tenteront de priver d’un billet pour le Mondial. Les deux premiers voudront retrouver la reine des compétitions (3 participations pour les Ivoiriens, 4 pour les Marocains), alors que les deux autres voudront la découvrir. Cela promet une lutte acharnée. Et pourquoi pas quelques surprises…

Présents en 2006, 2010 et 2014, les Ivoiriens, champions d’Afrique en titre, auront à cœur de continuer la belle série. Pour cela, ils devront faire sans l’expérience des cadres de la dernière décennie, retraités ou hors de forme (Kalou, Yaya Touré, Romaric, Doumbia, Boka), puisque seul Gervinho figure dans la liste de Michel Dussuyer. Ce dernier a entrepris un travail de fond pour relancer un nouveau cycle autour des Aurier, Bailly, Seri et Kodjia. Ce premier test contre le Mali permettra de voir si la fougue fera aussi bien que l’expérience.

Au Mali, Alain Giresse a peu de certitudes. S’il y a, parmi ses Aigles, quelques éléments de qualité (dont le trio Diaby-Sako-Traoré, tous trois forfaits ce week-end), le technicien français ne peut plus compter sur des stars du calibre de Kanouté, Diarra ou Keita, le cadres des années 2000-2010. Pour autant, le Mali a terminé à la première place de son groupe qualificatif à la CAN 2017 (devant le Bénin, la Guinée équatoriale et le Sud-Soudan) et tentera de rester sur cette dynamique. Mais l’opposition ne sera pas la même dans ce groupe C.

Le Gabon, pays-hôte de la Can 2017, repose sur quelques joueurs de grande qualité : Pierre-Emercik Aubameyang, meilleur attaquant d’Afrique et qui s’est affirmé comme l’un des meilleurs canonniers d’Europe en est la tête de file. Mario Lemina, qui tire son épingle du jeu à la Juventus (7 matchs joués cette saison) et Didier Ndong, recruté à prix d’or par Sunderland cet été, sont aussi des valeurs appréciables. Mais les Panthères sont confrontées à un handicap : leur dernier match de compétition remonte à novembre 2016 (2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde contre le Mozambique). Depuis, l’équipe de Jorge Costa n’a disputé que des amicaux lors des qualifications pour sa CAN. Le retour à la compétition pourrait être douloureux face aux Lions de l’Atlas.

Qualifié sans encombre pour Gabon 2017 (16 points pris dans le groupe F), le Maroc n’a pas participé à la Coupe du monde depuis l’édition 1998. Une éternité à laquelle les joueurs d’Hervé Renard voudront mettre fin. Formidable meneur d’hommes, le double champion d’Afrique devra tirer le meilleur d’un groupe de qualité (Belhanda, Boussoufa, Ziyech, El Arabi, Tannane). Mais attention, pour ce premier match, les Lions seront privés de leur capitaine Benatia (Juventus), de Boufal (Southampton), d’Obbadi (Lille) et de Dirar (Monaco), blessés.

Programme de la première journée

Côte d’Ivoire-Mali, samedi 8 octobre à Bouaké

Gabon-Maroc, samedi 8 octobre à Franceville

Groupe D

S’il ne comprend pas de cador continental, sans faire offense à l’Afrique du Sud et au Sénégal (1 titre pour les Bafana, 1 finale perdue pour les Lions), ce groupe n’en demeure pas moins homogène et devrait être intéressant à suivre de bout en bout. En quête d’une quatrième participation (contre 1 pour le Sénégal et aucune pour les autres), l’Afrique du Sud devra vaincre l’Afrique de l’Ouest, très représentée dans ce groupe D.

Mais que valent, aujourd’hui, les Bafana ? Séduisants lors des éliminatoires pour la Can 2015, ils avaient finalement déçu en Guinée équatoriale, où le jeu collectif affiché, notamment à Pointe-Noire, n’avait pas été au rendez-vous. Depuis, ils ont échoué dans la course à la CAN 2017 (3e du groupe M derrière le Cameroun et la Mauritanie !!!). Pour débuter cette campagne, le sélectionneur Ephraïm Mashaba a décidé de jouer la carte des locaux avec 21 éléments issus du championnat national pour le déplacement à Ouagadougou.

A l’inverse, Paulo Duarte ne bénéficie pas d’une compétition domestique de qualité équivalente à la Premier Soccer League. Et fait donc appel à une majorité de joueurs de la diaspora. Cadres parfois vieillissants, mais pas encore poussés vers la sortie par la génération suivante, Alain Traoré, Aristide Bancé ou Jonathan Pitroipa sont toujours là, comme Charles Kaboré, Bakary Koné ou Bertrand Troaré. Rien de bien nouveau donc, chez les Etalons du Burkina.

Depuis l’épopée des « Sénéfs » (Sénégalais de France, surnom donné à la génération Diouf-Fadiga-Cissé, essentiellement issue de clubs français) de 2002, le Sénégal rêve d’une nouvelle participation à une Coupe du monde (mais aussi d’une première couronne continentale). Sans succès. Au vu de leurs ressources quantitatives et qualitatives, les hommes d’Aliou Cissé sont en droit de penser que cette fois sera la bonne. A condition de bien gérer ce derby face au voisin capverdien. Contre les insulaires, les Lions seront privés de Souaré, Saivet et Mbengué, blessés et de Sakho, Sané Djilobodji et Ndoye, non retenus.

Les Requins du Cap Vert, privés sur le fil d’un strapontin pour la Can 2017 (battu à domicile contre la Libye, le Cap Vert visait l’une des 2 meilleures places de second), n’auront pas grand-chose à perdre dans ce groupe, dans lequel ils font figure de petit Poucet. Et privé de leur attaquant « vedette » (le Dijonnais Tavares, blessé), ils joueront crânement leur chance à Dakar, samedi.

Programme de la 1re journée

Sénégal-Cap Vert le samedi 8 octobre à Dakar

Burkina Faso-Afrique du Sud le samedi 8 octobre à Ougadougou

 

Groupe E

Face aux Diables rouges se dressent, à la veille de cette 1re journée, deux nations phares du football africain : le Ghana (4 CAN et 3 participations-consécutives- à la Coupe du monde) et l’Egypte (7 titres continentaux, et 2 apparitions à la Coupe du monde). La quatrième roue du carrosse n’a pas le même lustre mais ne réussit guère, ces dernières années, au Congo.

C’est donc un défi énorme qui attend l’équipe de Pierre Lechantre. Surtout après l’échec dans les éliminatoires à la CAN 2017. Après trois matchs (Zambie deux fois et Kenya) durant lesquels il n’est pas parvenu à mettre en place ses idées (défense à 5, choix des hommes, méthodes de travail), le sélectionneur national a changé de stratégie face à la Guinée Bissau et s’appuie majoritairement sur les joueurs locaux qu’il suit au quotidien. Avec le renfort de quelques joueurs de la diaspora, il espère mettre en place un collectif solide et soudé pour remédier à l’absence d’individualités de haut niveau, comme il l’avait expliqué dans nos colonnes récemment. Avec une entame à domicile face aux Pharaon, espérons que la méthode Lechantre porte ses fruits pour apporter un peu de sérénité autour des Diables rouges.

Premier adversaire du Congo, l’Egypte n’est pas à présenter. Septuple championne d’Afrique, l’Egypte peine à s’exporter hors du continent (seulement deux Mondiaux en 1934 et 1990). Ajoutons que le Printemps arabe a déstabilisé cette grande nation de football, habituée à construire sa sélection à partir des grands clubs locaux. Depuis l’Egypte a manqué 3 CAN (2012, 2013 et 2015), mais signe son retour avec une qualification pour Gabon 2017, couplé par la qualification du Zamalek en finale de la Ligue des champions. Pourtant, plus que jamais, Hector Cuper a appelé un grand nombre d’expatriés (9 sur 23, dont les excellents Salah et El Neny), désormais plus nombreux que les joueurs du Zamalek (8). Souhaitons, tout en restant fair-play, que cela ne réussisse pas aux adversaires des Diables rouges…

Quadruple champion d’Afrique dans les années, 60, 70 et 80, le Ghana s’exporte désormais mieux hors des frontières africaines, avec trois participations à la Coupe du monde en 2006, 2010 et 2014. Et un quart de finale en 2006 pour la génération dorée des Essien, Appiah, Paintsil et compagnie. Survivant (malheureux contre l’Uruguay en quart de finale) de cette épopée, Gyan Asamoah n’évolue plus au même niveau (parti dans le Golfe chercher, trop tôt, les dollars émiratis), mais il accompagne une génération solide et douée : Atsu, Wakaso, Waris, Jordan Ayew… Privés d’André Ayew et Kwadwo Asoamoah, forfaits pour cette première journée, les Black Stars ont déjà brûlé un joker, vendredi, face au Ghana (0-0 à domicile).

Equipe rugueuse mais joueuse, l’Ouganda a laissé un souvenir bien amer aux Diables rouges (éliminés en 2012 à Kampala par les Cranes après avoir gagné 3-1 à Pointe-Noire). Qualifiés pour la CAN 2017, au bénéfice de leur place de meilleur deuxième, les Cranes ont des arguments pour jouer les « empêcheurs de tourner en rond » dans ce groupe, comme le prouve leur match nul, ce vendredi, à Tamale (0-0). Suffisant pour aller en Russie ? Probablement pas. Mais avec un groupe hétéroclite (8 joueurs issus de clubs africains, 3 issus du championnat local, 2 de la Confédération asiatique et 5 d’Europe), les Grues vont jouer crânement leur chance.

Programme de la 1re journée

Congo-Egypte, le dimanche 9 octobre à Kintélé (15h, heure locale)

Ghana-Ouganda, 0-0 à Tamale vendredi 7 octobre

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Les Léopards de RDC auront fort à faire dans le groupe de la Tunisie, mais peuvent croire à une deuxième qualification au Mondial après l'édition 1974 (crédits photo Léopardsfoot) Fennecs d'Algérie et Lions Indomptables du Cameroun, qui s'affrontent ce dimanche à Blida, sont les deux favoris du groupe de la mort (crédits photo La gazette des Fennecs) Promue par Michel Dussuyer, la génération Bailly tentera de faire aussi bien que la génération Drogba et de se qualifier pour le Mondial 2018 (droits réservés) Devenu à Dortmund l'un des meilleurs attaquants du monde, Pierre-Emerick Aubameyang essaiera de mener les Panthères au premier mondial de leur histoire (droits réservés) L'Egypte du Romain Mohamed Salah sera le premier adversaire des Diables rouges de Pierre Lechantre (AFP)

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