Ex-Katanga : les fonctionnaires boudent les affectations administratives

Lundi 12 Septembre 2016 - 17:49

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Pour les concernés, qui se disent soigneusement écartés du sérail de la fonction publique de la province du Haut-Katanga pour des affectations expresses vers leurs provinces d’origine issues du démembrement de l’Ex-Katanga, ces décisions dégagent un goût amer du tribalisme.

Alors que le ministre provincial de la Fonction publique du Haut-Katanga, par la note circulaire n°0013/CABMIN.PROV/FIN&FPP/2016 organisant une nouvelle répartition des ressources humaines dans les nouvelles provinces issues du démembrement, oblige certains fonctionnaires à quitter cette province démembrée, les concernés crient au tribalisme. Ces derniers, surpris par cette mesure, remettent en cause cette décision et décident d’engager un bras de fer avec l’autorité qui a pris cet arrêté, démontant point par point l’argumentaire qui soutient ladite décision. Selon les principaux concernés, en effet, ces affectations ne sont pas réalisées sur la base de leurs compétences ou de leur expertise, mais en fonction de leur origine. « Le rapport de la commission provinciale de démembrement et d’installation de nouvelles provinces n’avait jamais prévu une telle disposition et n’a donné mandat au ministre provincial de la Fonction publique pour agir ainsi. Cette prérogative serait dévolue à la commission interprovinciale à créer », ont-ils soutenu dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur du gouvernement central. Selon eux, ni le ministre provincial du Haut-Katanga, ni le gouvernement dont il est issu n’ont ni légalité, ni qualité pour répartir et affecter de nouvelles ressources humaines dans les provinces qui ne sont pas de leur juridiction. En somme, ont-ils conclu, la précipitation et la coloration que le gouvernement provincial du Haut-Katanga a données aux nouvelles nominations cachent mal un penchant régionaliste et ségrégationniste.

Une décision qui surprend

Cette décision n’a pas stupéfié que les concernés parce que l’administration provinciale de Lualaba s’est également dite, de son côté, surprise par cette initiative unilatérale d’une administration sœur. Une source qui a requis l’anonymat a parlé d’un « manque de concertation d’une telle mesure depuis sa conception jusqu’à sa mise en œuvre ». Celle-ci a aussi décrié l’absence de disponibilité, dans la plus part des cas, des postes auxquels les nouveaux récipiendaires ont été affectés. Mais déjà en face de cette confusion et l’impréparation constatée, l’avenir de ces agents qui vivent un chômage de fait depuis janvier 2016, période du début de cette saga d’affectations par ici et rejet par là, inquiète plus d’un.

Annulation pure et simple de ces affectations

Dans la lettre adressée au ministre national chargé de l’Intérieur, ces agents concernés par cette mesure attendent l’annulation de la note circulaire du ministre provincial ainsi que l’arrêté portant nomination aux postes qu’ils occupent ainsi que le rétablissement dans leur droit et leur fonction d’antan. Dans leur entendement, en effet, les nominations et affectations dans les nouvelles provinces devaient être pilotées par une commission interprovinciale qui devra, de manière consensuelle et sur la base de critères objectifs, procéder à des affectations sur la base de besoins réellement identifiés et exprimés par chaque province. À bien regarder, cette situation décriée ainsi que toutes les autres critiques faits sur la gestion des nouvelles provinces dénotent d’un mauvais départ et de l’impréparation qui ont caractérisé la réforme administrative dont l’objectif était de faire passer le pays de onze à vingt-six provinces.

Des sources ont relevé que dans la province de la Mongala, dont le chef-lieu est Lisala, par exemple, les nouvelles autorités, nommées ou issues du démembrement de l’ancienne province de l’Équateur, s’étaient simplement, comme premiers actes, attaquées aux infrastructures et biens d’entités et services existants, « les privant ainsi de maigres moyens dont ils disposaient jusqu’alors ». Un groupe électrogène de l’hôpital général de référence de Lisala, un véhicule de la division de santé de l’ancien district, un véhicule du Secope notamment, ont-ils expliqué, avaient changé d’affectations pour servir aux besoins des nouvelles autorités provinciales, en guise de dotation. Cependant, d’autre part, la représentation de l’OMS, les ONG nationales et internationales et autres services publics de base de l’ancien district de la Mongala, qui occupaient des bâtiments publics, auraient été sommés de déguerpir pour que s’installent gouverneur et députés provinciaux.

Lucien Dianzenza

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