Interview. Serge Mumbu : « Les personnalités congolaises continuent à séduire le public kinois dans presque tous les domaines »

Mardi 6 Septembre 2016 - 15:06

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Pas de panique, les stars congolaises gardent la cote dans le secteur de la publicité et de la communication en RDC. En dépit d’une ouverture de plus en plus forte sur le monde, elles représentent toujours un choix judicieux pour les annonceurs désireux de faire passer leurs messages auprès du public. Dans l’une de nos dernières livraisons, la rédaction a dressé un état des lieux prometteur de ce secteur qui génère déjà plus de 50 millions de dollars américains de chiffre d’affaires, hormis l’informel. Avec l’agence d’étude et de sondage Target, nous entrons dans une autre dimension de la problématique. En effet, après quatre éditions sur les personnalités préférées des Kinois, Target a réussi à mettre à la disposition des annonceurs un support capable de les aider à identifier la personnalité la mieux adaptée à des cibles particulières, comme l’explique Serge Mumbu, general manager de cette agence spécialisée dans le marketing et l'étude du marché.

Les Dépêches de Brazzaville : Après quatre éditions sur les personnalités préférées des Kinois, que pouvez-vous nous dire sur l'apport concret de cette étude au secteur de la publicité en République démocratique du Congo ?

Serge Mumbu : Cette étude permet aux annonceurs d’opérer un choix judicieux sur les personnalités susceptibles d’aider à véhiculer leurs messages auprès du public, ou celles capables de représenter leur marque ou de promouvoir leur produit. Les résultats étant présentés par catégorie (âge, sexe, occupation, etc.), on a également la possibilité d’identifier la personnalité la mieux adaptée à des cibles particulières.

L.D.B. : Présentez-nous sommairement les résultats globaux de la dernière étude et d'éventuels changements marquants par rapport aux éditions précédentes ?

S.M. : Globalement, les personnalités congolaises continuent à séduire le public kinois dans presque tous les domaines. On les retrouve dans le top 3 de tous les classements, hormis le sport où il y a une prédominance étrangère. Au sommet de chaque classement, il n’y a pas eu de changement, à l’exception du théâtre et cinéma.

L.D.B. : Quelles sont les catégories d'annonceurs qui peuvent profiter utilement d'une telle étude, parlez-nous également de vos relations avec les agences de publicité ?

S.M. : Nos clients sont les annonceurs qui vendent des produits de grande consommation (boissons, nourriture, téléphonie mobile,…). Ils ont besoin de développer une communication de masse destinée au plus grand nombre. Mais, au-delà, il y a ceux qui ont des cibles spéciales. En ce qui concerne nos relations avec les agences de publicité, nous travaillons en collaboration avec certaines agences dans le cadre des clients communs, lorsqu’il s’agit surtout d’évaluer des campagnes de communication (prétest ou post test d’une campagne). Il arrive aussi qu’une agence nous recommande à l’un de ses clients pour la réalisation d’une étude de marché. Nous proposons ainsi une stratégie de communication pour l’aider à bien circonscrire sa cible. Nous avons également des cas où Target recommande un client auprès d’une agence de publicité qui peut l’aider à développer sa stratégie de communication.

L.D.B. : Selon vous, quelles sont les priorités pour arriver à professionnaliser le secteur de la publicité et améliorer ainsi sa contribution à l'économie nationale ?

S.M. : Comme dans d’autres pays, il faudrait procéder à une régulation et la création d’une association nationale des agences de publicité définissant les normes et règles pour exercer dans la profession. Il faudrait une règlementation sur le niveau d’étude requis ou d’expérience pour exercer dans la profession, les tarifs plancher et plafond applicables dans différents supports publicitaires (spot TV, jingle radio, panneau publicitaire, communication digitale, etc.), ainsi que l’organisation des modules de formation pour les professionnels du secteur.

L.D.B. : Est-ce que l'arrivée massive des PME d'envergure internationale a eu un impact particulier sur le développement du secteur? Faut-il craindre une concurrence disproportionnée, comme certaines agences locales l'ont affirmé ?

S.M. : Je pense que c’est une aubaine de voir des sociétés d’envergure internationale sur le marché. En effet, cela peut avoir un impact positif sur la qualité des prestations de nos agences. Il appartient donc à chaque agence locale de voir dans quelle mesure s’adapter et améliorer aussi la qualité de ses services.

L.D.B. : Actuellement, quels sont les secteurs de l'activité économique où les besoins d'étude de marché se font-ils ressentir ?

S.M. : C’est plus dans les secteurs où il y a une forte concurrence (boissons, téléphonie mobile, banques, produits alimentaires, cosmétiques,…). Il y a aussi le cas des entreprises qui connaissent une baisse sensible du chiffre d’affaires de leurs produits phares, mais également les investisseurs qui veulent lancer de nouveaux produits dans n'importe quel domaine.

Propos recueillis par Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Serge Mumbu

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