SNE : « les pénalités de retard de paiement », une taxe de trop

Samedi 3 Septembre 2016 - 15:15

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La Société nationale d’électricité (SNE) a depuis prescrit sur ses factures une taxe dite « Les pénalités de retard de paiement » pour, semble t-il, inciter les consommateurs à regler au plus vite leur factures. Une charge que récusent cependant les consommateurs qui exigent en amont une meilleure qualité des services de la SNE.

Lorsqu’une facture de la SNE est payée hors délai prescrit, la société se « réserve le droit d’insérer les pénalités de retard de paiement ». Une taxe qui s’élève à 5.000 FCFA et directement retenue au moment du paiement. La SNE a, sans doute,  voulu par cette méthode exiger à leurs clients l’acquittement des factures dans les délais impartis.

Soumis cependant par une fourniture d’électricité saugrenue, les consommateurs estiment que cette taxe n’a pas sa raison d’être. Les clients évoquent un trop-perçu car la société n’a jamais rétabli dans les droits les désagréments causés par elle. L’Observatoire congolais des droits de consommateurs évoque pour sa part un déséquilibre entre l’offre et la pénalité. « C’est bien de mettre des taxes, mais que fait la SNE pour payer le préjudice qu’elle cause aux clients », s’est interrogé Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l’organisation.

Pour l’observatoire, l’amélioration des services est la condition sine qua non pour encourager le client à observer les règles établies. « Devant ces faits, il est clair que la SNE ne remplit pas ses obligations contractuelles et que le service fourni ne permet pas de faire un usage normal de son abonnement », explique l’Observatoire.

Difficile pour elle, en effet, de faire assumer le devoir des consommateurs envers la Société nationale d'électricité, car les plaintes précèdent les gloires. Avec ses 230.000 abonnés environ, on estime qu'un grand nombre est sous le joug des délestages. Si dans certains quartiers, le courant semble être stable, des coupures intempestives et répétitives d’électricité laissent perplexes dans d’autres et endommagent parfois les appareils électriques.

Pour équilibrer les rapports entre la société et les consommateurs, l’Obserbatoire avait entamé un plaidoyer auprès du ministère de tutelle pour la prise en compte des droits des consommateurs dans  les obligations contractuelles. Un  cadre de reflexion assorti d’un plan est d’ailleurs attendu entre le Régulateur du secteur de l’électricité, la SNE et l’Observatoire.

« Nous espérons que de ce cadre de travail sortiront des recommandations idoines pour gérer les plaintes des consommateurs. Nous avons déjà tenu une première réunon. Il reste à adopter le plan », précise Mermans Babounga.

Ce cadre de reflexion devrait également faire une projection sur les services d’homologation des produits éléctriques, tels que les câbles, poteaux, interrupteurs etc, car les produits non conformes vendus dans le marché sont parfois à l’origine des incendies. Des situations dont les responsabilités ne sont parfois pas partagées.

Outre la Taxe sur la valeur ajoutée, les centimes additionnels et surtout la redevance audiovisuelle (RAV) qui reste inconcevable, d’autant plus que la qualité des médias laisse à désirer, les pénalités de retard de paiement sont une charge de trop devant des servives approximatifs dont on attend depuis le dénouement définitif.

Même si le partenariat entre la SNE et Electricité de France (EDF) a renforcé les capacités managériales et a amélioré les performances de la société nationale, tout en réduisant, selon la SNE, de 80% le taux de coupures généralisées, l’offre publique en matière d’électricité, de distribution et d’accès à l’électricité est encore loin de baisser le sceptissisme des consommateurs qui se réconfortent dans les groupes électrogènes, avec des charges supplémentaires. 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Des agents de la SNE en Uniforme

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