Dialogue : la diaspora congolaise non impliquée

La diaspora congolaise n’est pas partie prenante au dialogue que pilote le facilitateur Edem Kodjo. Quelques structures et partis politiques représentant un vaste échantillon des Congolais de l’étranger ont cru être en droit de parler en leur nom. Trois membres de la diaspora, en l’occurrence Rex Kazadi de Ba Patriotes Ya Kongo (BPK), Rudy Mandio du Parti au service de la nation (PSN) et Abraham Luakabwanga ont engagé la communauté congolaise évoluant hors du pays en prenant une position anti-dialogue. Conscients de la diversité de la diaspora congolaise éparpillée à travers le monde, ces trois compatriotes confirment que c’est au nom justement de cette diversité qu’ils s’expriment et prennent langues avec les différents acteurs de la scène politique congolaise. C’était dans le cadre d’une conférence de presse tenue le 31 août Kinshasa.

Pour les orateurs, il n’est nullement question pour la diaspora congolaise de participer au dialogue dans son format actuel lequel viole son caractère inclusif tel que défini par la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies. Prenant fait et cause pour le Rassemblement en soutenant à tout point de vue les préalables posés quant à sa participation au dialogue, Abraham Luakabwanga et ses amis estiment que les revendications de cette plate-forme de l'opposition ne sont pas négociables. Si le pouvoir s’entête à fouler au pied le cahier des charges du Rassemblement, la diaspora congolaise se dit prête à rendre le séjour des gouvernants en Europe encore plus difficile. Elle reste convaincue que « l’espoir de l’ensemble du peuple congolais quant au règlement pacifique de la crise politique au traves des élections libres, crédibles, transparentes et apaisées » est loin d’être garanti au regard seulement de la composition de ces assises. Absente à ces retrouvailles, la diaspora ne sera pas concernée par les résolutions qui en sortiront.