Zones économiques spéciales : les défis à relever pour la ville pilote de Pointe-Noire

Lundi 6 Juin 2016 - 16:30

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Dans le cadre de l'émergence du Congo d'ici à 2025, le gouvernement congolais a décidé de développer quatre Zones économiques spéciales sur le modèle chinois. Choisie comme ville pilote, Pointe-Noire devra miser sur les projets de construction d'un port minéralier et d'une usine de potasse  dont les travaux pourront débuter cette année, grâce au soutien de la Chine, ainsi que d'une ligne de chemin de fer.  

Expérimentées à partir des années 1970 et ayant favorisé le décollage de la Chine moderne, les Zones économiques spéciales (ZES) sont des espaces ou villes bénéficiant d'un régime juridique particulier qui les rend plus attractives des investisseurs étrangers. La Zone économique spéciale propose aux entreprises étrangères des conditions préférentielles : des droits de douane souples, libre rapatriement des investissements et des bénéfices, pas d’impôts pendant plusieurs années puis impôts très bas, statut d’extra-territorialité pour les cadres qui viennent travailler...

A l’issue d’un entretien, le 27 mai dernier à Beijing, avec une délégation de journalistes congolais, le directeur Afrique au ministère des Affaires étrangères de Chine, Lin Songtian, a insisté sur la nécessité de réussir le pari de la ville océane. Car, a-t-il dit, le Congo n'est pas en mesure de développer quatre zones économiques en même temps. « Pour le développement véritable du Congo, il importe de bâtir une ville en fonction d’une activité économique créatrice de croissance et d’emplois », a confié le diplomate Lin Songtian, ajoutant que seule une gestion «saine» et «rigoureuse» peut rassurer l’expérience de Pointe-Noire. 

En effet, le premier atout de la ville océane est d’abord son ouverture à la mer. Les parties chinoise et congolaise proposent la construction d'un port minéralier moderne servant de carrefour et grand terminal pour les échanges commerciaux en Afrique centrale et de modèle pour le continent africain. Le Congo et la Chine entendent également valoriser le secteur des hydrocarbures, et diversifier l’industrie gazière en exploitant les produits dérivés du gaz (les engrais ou l’urée, le méthanol et l’électricité).

Avec environ un million d’habitants pour ses six arrondissements, Pointe-Noire peut développer d’autres activités à fort potentiel, notamment l’agricul­ture et la pêche encore rudimentaires, ainsi que le BTP, pour espérer accroître sa croissance urbaine et le plein-emploi. Par exemple, la culture d’une plante à fleur, l’Orchidée, alimente l’économie et le tourisme du village Tangdi, environ 8 mille habitants dans la province d’Hangzhou (Chine). Grâce à cette politique (un village une activité économique et un habitant, un emploi), le taux de chômage dans cette contrée chinoise est insignifiant.

                                                 Jean-Jacques Bouya en négociations en Chine

Une délégation des autorités congolaises avec à sa tête le ministre de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, Jean-Jacques Bouya, a entamé depuis ce 6 juin une mission de travail de 72 heures à Pékin, en Chine. L’objectif de cette mission, d’après Lin Songtian, est d’examiner avec la partie chinoise la dernière étape de ces chantiers. Par ailleurs, une délégation d'experts chinois vient d'achever le week-end dernier une mission de travail dans ce but à Brazzaville.     

« L'année 2016 verra la promulgation de la loi sur le régime des Zones économiques spéciales, de la loi sur l'agence de développement des ZES, ainsi que l'existence visible de la zone économique spéciale de Pointe-Noire avec pour partenaire d'appoint la Chine », avait annoncé l’an dernier l’ex-ministre congolais chargé des Zones économiques spéciales, Martin Parfait Aimé Coussoud Mavoungou.

Avec ces projets, dans les mois ou les années à venir, vont se développer à Pointe-Noire le secteur des services, de la télésurveillance, des technologies de l’information indispensables aux entreprises, des transports, du tourisme et de l’hôtellerie… Tous ces secteurs à fort potentiel auront besoin, sans nul doute, de l’énergie pour pouvoir travailler. Malgré les efforts des autorités, les Ponténégrins continuent à subir des délestages récurrents.

En rappel, hormis la Zone économique spéciale de Pointe-Noire, le gouvernement congolais entrevoit de développer trois autres ZES à Brazzaville, à Ouesso (département de la sangha), à Oyo-Ollombo (les départements de la Cuvette et des Plateaux).

D'Hangzhou (en Chine), Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Vue de la zone résidentielle du lotissement ROC de Tchikobo (Pointe-Noire) - La culture de l'Orchidée faisant vivre l'économie du village Tangdi (Chine)

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