Loi de finances : Un collectif budgétaire pour réajuster les prévisions de 2016Mardi 22 Mars 2016 - 18:42 Devant l’effritement des recettes publiques, le gouvernement s’apprête à soumettre un collectif budgétaire à la sanction du Parlement. « Tenant compte de la situation économique internationale, et de ses effets sur les économies en développement, dont celle de la RDC, mais aussi de la dominance budgétaire dans la politique économique actuelle, il a été résolu, à l’instruction du président de la République, de préparer un collectif budgétaire pour arrimer les prévisions tant en recettes qu’en dépenses sur des paramètres réalistes ». Ces termes contenus dans le communiqué ayant sanctionné la réunion de la Troïka stratégique du lundi 21 mars traduit l’embarras du gouvernement face aux effets pervers de la chute des matières premières dont l’impact négatif sur les recettes publiques est à redouter. Aujourd’hui plus qu’hier, l’Exécutif national perçoit l‘urgence de réajuster les prévisions des recettes et dépenses inscrites dans le budget 2016 sur des « paramètres réalistes ». En effet, il s’avère que les données sur lesquelles l’autorité budgétaire s’est fondée pour élaborer la loi de finances pour l’exercice 2016 sont actuellement en déphasage avec celles du terrain. D’où l’impératif pour le gouvernement de réactualiser ses prévisions budgétaires trois mois seulement après l’adoption de la loi de finances 2016. Au cours de la réunion de la Troïka stratégique du 21 mars ayant regroupé autour du premier ministre tous les responsables intervenant dans le secteur économique, des orientations claires ont été données pour éviter une débâcle sur les finances de l’Etat en cette année 2016 avec, à la clé, la transmission au Parlement d’un collectif budgétaire. Le ministre d’Etat en charge du Budget et celui des Finances ont été instruits de finaliser ledit collectif dans les meilleurs délais, en vue de le soumettre au Parlement. Il s’agit là, d’une précaution que prend le gouvernement afin de prévenir tout dérapage qui résulterait de la chute des matières premières. Car, faut-il le dire, nonobstant les restrictions qu’impose le contexte économique délétère du moment, l’édifice économique de la RDC tient encore. « Estimée à 9,2% à fin mars, la croissance économique est passée à 8,4% à fin juin avant de tomber à 7,7% à fin septembre 2015, contre une moyenne subsaharienne chiffrée à 3,5% pour la même année », soutiennent des spécialistes. Qu’à cela ne tienne. Le collectif budgétaire en gestation est très attendu pour colmater les brèches et atténuer autant que possible l’impact de la chute des matières premières sur les recettes publiques. Il s’agit concrètement de modifier, de manière significative, les dispositions de la loi de finances initiale (LFI) concernant notamment le plafond des dépenses du budget de l'Etat et les données générales de l’équilibre budgétaire. Il est projeté, d’après des sources, une réduction de 30% du budget initial de l’Etat. Alain Diasso Notification:Non |