Italie/racisme: La Lazio Rome incorrigible

Une procédure disciplinaire a été ouverte vendredi contre l’autre équipe de la capitale italienne, La Lazio Rome ; l’UEFA n’entend plus laisser passer les trop nombreuses manifestations racistes du club lors des compétitions. A Rome comme en déplacement, La Lazio Rome est devenue une équipe des « bouuuh », des lancers de bananes sur la pelouse dès qu’un footballeur noir touche le ballon. Pour nombre des supporteurs, encore attachés à la suprématie des races, les footballeurs noirs et notamment africains seraient rien moins que des singes.

La huitième de finale aller de l’Europa League, jeudi en République Tchèque, a été caractérisée par un redoublement de ces cris racistes. La cible privilégiée des tifosi romains était le défenseur Costa Nhamoinesu, un natif du Zimbabwe qui évolue au Sparta Prague. L’arbitre a dû interrompre la partie dans la première période du match qui s’est achevé par un résultat nul : 1 but partout.

« Comportement raciste », « cris interdits » : tels sont les griefs de l’UIEFA contre La Lazio et pour lesquels elle a ouvert la procédure disciplinaire. L'affaire sera traitée par la Commission d'éthique et de discipline de l'UEFA le 22 mars. Les débordements xénophobes des supporters romains sont légion. Le mois dernier, La Lazio a écopé d’une amende de 50.000 euros (30 millions de CFA) et de restrictions partielles de stade après d’autres cris de singe contre le Sénégalais Kalidou Koulibaly, défenseur de l’AC Naples.

A Prague jeudi, ces cris étaient très franchement gênants. D’autant que les reporters italiens de la Rai y allaient, eux aussi, de leurs commentaires pas très fins. « Ce défenseur de couleur (Nhamoinesu, Ndlr) n’est franchement pas une lumière », déclarait l’un deux à la radiotélévision publique italienne. Des propos agaçants pour le moins, d’autant que La Lazio compte aussi des « joueurs de couleur ». Mais il faut être juste : jeudi, l’Espagnol d’origine sénégalaise Diao Keita Baldé, a été ménagé par les gradins, mais pas par les chroniqueurs.