Développement agricole : la politique agricole nationale à l'examenMardi 12 Novembre 2013 - 15:45 Au cours d’un atelier organisé ce mardi 12 novembre, le gouvernement congolais a examiné les documents de Pacte national du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), en vue de la validation des documents de synthèse, de la tenue d’une table ronde et de la signature de ce programme Cet atelier est une étape importante pour la mise en œuvre du PDDAA dans le pays. Durant une journée, des consultants nationaux appuyés par des experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Banque mondiale, ont scruté les différentes moutures afin que celles-ci reflètent bien la réalité agricole du Congo. Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage du Congo, Rigobert Maboundou, a interpellé les différents experts sur le contenu des documents. Il a fait quelques annotations à prendre en compte dans la reformulation de certaines informations à actualiser au regard des différentes actions engrangées et des résultats perceptibles, aussi minimes soient-ils. « Faites une lecture sérieuse, qui soit proche de la vérité », a-t-il demandé. Ainsi, le PDDAA doit être un cadre commun visant à guider les stratégies et programmes d’investissement agricoles des États membres ; à stimuler et soutenir le dialogue et la revue des politiques ; et à harmoniser les efforts des partenaires au développement. Aussi, il est important que le Congo procède à la signature du pacte PDDAA, afin de soutenir les efforts du gouvernement qui se traduisent ces dernières années, par un développement des initiatives tant individuelles que du secteur privé. Un programme pour relever la productivité agricole Adopté en 2003 par l’Union africaine, le PDDAA a pour mission d’aider les pays africains à atteindre un degré plus élevé de croissance économique grâce à un développement axé sur l’agriculture au sens large. « Il porte principalement sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition et sur l’augmentation des revenus dans les économies africaines basées essentiellement sur le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique », a décrit le représentant résidant de la FAO, Dieudonné Koguiyagda. Et ce dernier d’ajouter : « Il vise pour ce faire, à relever la productivité agricole d’au moins 6% par an et à augmenter l’investissement public dans ce secteur pour qu’il atteigne annuellement 10% des budgets nationaux. » Le représentant de la CEEAC, Joël Beassem, a tenu à rappeler la situation paradoxale que connaît la sous-région en dépit de ses potentialités agro-sylvo-pastorales et halieutiques. En ces termes, il a déclaré que l’Afrique centrale se classait au premier rang en parlant de prévalence de la sous-alimentation et de dépendance vis-à-vis des importations alimentaires, couvrant plus de 60% des besoins de certains pays. Certaines causes ont été énumérées dont : les conflits armés ; les maladies invalidantes ; l’insuffisance de la maîtrise de l’eau et des investissements dans les secteurs agro-pastoral et halieutique ; l’utilisation insuffisante des intrants agricoles ; l’absence de politiques d’inversion de l’exode rural ; la faiblesse de la recherche et de la vulgarisation agricole ; l’enclavement des zones de production ; et les difficultés à l’accès à la terre pour les femmes et les jeunes. Il faut signaler toutefois que des initiatives régionales ont été prises au niveau de la CEEAC pour apporter des solutions idoines à ces difficultés. Notons que le Burundi, la République centrafricaine et la République démocratique du Congo ont déjà leurs programmes nationaux d’investissement agricole. Le Gabon, le Cameroun, et Sao Tomé et Principe ont leurs PNIA en cours de formulation. La Guinée Équatoriale signera son pacte d’ici le mois de décembre. Le Tchad est quant à lui le dernier pays sur la liste. Enfin, le Secrétariat général de la CEEAC continuera à jouer son rôle d’agence d’exécution des programmes du Nepad en général et du PDDAA en particulier. Il soutiendra le Congo dans toutes les étapes futures de ce processus à l’instar de la FAO, qui a réaffirmé son engagement à s’impliquer davantage dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition d’une part et la pauvreté rurale d’autre part. Nancy France Loutoumba |