Justice : deux nouveaux dossiers à charge contre Germain Katanga

Alors qu’il devrait en principe sortir de prison le 18 janvier, Germain Katanga continue encore à croupir au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). « Il ne sortira pas », avait lâché le ministre de la Justice, Alexis Thambwé Mwamba, faisant fi de la remise de peine qu’avait bénéficiée l’intéressé début novembre de la part de la Cour pénale internationale (CPI). Cette dernière avait, en effet, jugé bonne sa conduite pendant les procédures. Transféré le 19 décembre avec Thomas Lubanga (un autre seigneur de guerre condamné par la CPI) à Kinshasa où il était censé finir sa peine, l’ancien leader des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI) devra passer des jours supplémentaires en prison. Ainsi en a décidé le gouvernement via le ministre de la Justice.

Poursuivi par la CPI pour des crimes précis, « Germain Katanga est aussi impliqué dans d’autres dossiers tout aussi graves », a indiqué Thambwé Mwamba. En clair, la RDC s’apprête à engager de nouvelles procédures judiciaires contre Germain Katanga indépendamment de la CPI. Deux procédures, a indiqué l’officiel congolais, sont en cours contre l’intéressé. La première est initiée par le Parquet général de la République (PGR) qui doit l’entendre notamment sur son implication dans l'assassinat de neuf casques bleus en Ituri (ex-Province Orientale) en 2005. L’autre procédure est à mettre à l’actif de l'auditorat général des forces armées qui le soupçonne d’avoir eu des « contacts » avec « d'autres officiers qui sont poursuivis ». Pour ces deux griefs, Germain Katanga devrait répondre en prouvant son innocence. Il a latitude de recourir à tous les avocats pour assurer sa défense, a indiqué le ministre tout en confirmant que le procès y afférent sera tout à fait juste.

Pour rappel, Germain Katanga (37 ans) a été condamné par la CPI en 2014 à douze ans de prison pour sa complicité dans l'attaque d'un village du nord-est de la RDC ayant fait environ deux-cents morts en 2003. De la CPI à Kinshasa, il est à noter que l’ex-seigneur de guerre n’est pas encore au bout de ses peines.