Léon-Alfred Opimbat: "Les proches de Guelord Bebey Ndey doivent comprendre que l'Etat a besoin de connaitre le dossier pour pouvoir apporter son soutien"Jeudi 17 Décembre 2015 - 16:45 Venu à Paris pour rencontrer les Diables rouges convalescents (Doré, Bouétoutélamio et Bebey Ndey), le ministre des Sports, Léon-Alfred Opimbat, n'a pu rendre visite qu'aux deux premiers, faute de réponse de l'entourage de l'attaquant de l'AC Léopards. Durant sa visite parisienne, le patron du sport congolais a accepté de répondre à nos questions concernant le prochain sélectionneur, la reprise du championnat et les prochaines compétitions que le Congo pourrait accueillir. Les Dépêches de Brazzaville : Monsieur le ministre, vous étiez à Paris ces derniers jours pour y rencontrer plusieurs joueurs blessés. Quels étaient ces joueurs et quelle a été la nature de ces entretiens ? Léon-Alfred Opimbat : Il est de notre devoir de soutenir ceux des nôtres qui rencontrent des difficultés dans le déroulement de leur carrière. La fin d’année est généralement propice aux actions de solidarité avec nos sportifs, anciens ou actifs. C’est pourquoi j’ai rendu visite à Desmond Bouétoutélamio, qui s’était rompu le talon d’Achille et, est actuellement en rééducation après avoir été opéré en août dernier, déjà avec le soutien du gouvernement. Lundi dernier, nous étions à Angers pour rencontrer Fodé Doré, qui se fait soigner une fracture de la diaphyse du tibia. Egalement opéré, il est en cours de traitement et de rééducation. On espérait aussi voir Guelord Bebey Ndey, pour lui témoigner du soutien du gouvernement et du pays tout entier à son égard. Mais cela n’a pas été possible. LDB : Pour quelles raisons ? LAO : Déjà, lors d’un précédent passage à Paris, voici deux mois, nous n’avions pas pu nous rendre à son chevet. Nous avions alors rencontré un de ses proches, le jeune Didas, a qui nous avions transmis notre soutien moral et financier. Aujourd’hui, nous venons d’apprendre que Guelord a changé d’hôpital, mais nous restons dans l’attente de son entourage. Ces derniers doivent vraiment comprendre que l’engagement de l’Etat sera sans faille, mais vu la gravité de la situation de Guelord, le ministère doit avoir accès au dossier pour effectuer une saisine officielle et ainsi pouvoir accompagner notre jeune frère dans son traitement. LDB : C’est une question délicate qui rentre dans le cadre du secret médical, mais que de nombreux Congolais se posent : quel est l’état actuel de Guelord Bebey Ndey ? LAO : Il m’est difficile de répondre pour deux raisons : comme je viens de vous le dire, je n’ai pas pu le rencontrer et son entourage ne répond pas à nos nombreuses approches. Ensuite, effectivement, il est toujours compliqué de communiquer autour de la santé d'un concitoyen, fut-il une personnalité publique. Nous avons encore tous les terribles images en mémoire, ce traumatisme cranio-cervical avec de probables lésions. LDB : L’engagement du gouvernement est donc total dans ce dossier ? LAO : Ma présence ici en atteste, oui. Maintenant, pour ce qui est du financier, nous avons besoin du dossier pour connaitre la prise en charge des assurances et ensuite accompagner Guelord dans ce traitement lourd et vraisemblablement long. Son club est présent à ses côtés, nous le sommes aussi. LDB : Durant ce séjour, avez-vous aussi traité des dossiers de potentiels futurs Diables rouges ? LAO : Ce sont des démarches permanentes, puisque nos relais de la diaspora dénichent régulièrement de nouveaux éléments à potentiel intéressant : il y a donc plusieurs dossiers que l’on mène, en rentrant en contact avec les parents des jeunes ou avec les joueurs directement. C’est parfois un travail de longue haleine, comme dans le cas d’un Thievy Bifouma, mais c’est un travail nécessaire. Dans le cas de ce séjour, j’ai échangé avec Jules Iloki et sa famille. J’ai également discuté avec les parents de Brice Samba. Dans les deux cas, le contact est réel, nos arguments sont écoutés et nous gardons bon espoir de voir les Diables rouges se renforcer avec de bons éléments. LDB : L’autre dossier qui tient en haleine le football congolais, c’est la succession de Claude Le Roy, avec un appel d’offres en cours. Quelle est la position du Ministère ? LAO : Le ministère des Sports et le ministère des Finances cosignent le contrat du sélectionneur, car c’est l’Etat qui assure sa prise en charge financière. A ce titre, et parce que le gouvernement est attentif à la bonne marche de ses équipes nationales, nous suivons avec attention les évènements. Nous savons d’ores et déjà que cet appel d’offres suscite beaucoup de candidatures, qu’il conviendra, après la date butoir, d’étudier et de trier. Le Comité technique devra en retenir trois, puis désigner l’heureux élu, selon des critères techniques précis. Le ministère des Sports n’interviendra pas dans ces considérations techniques, mais veillera à ce que le prochain sélectionneur corresponde aux ambitions de la septième meilleure équipe africaine. Il y a deux ans, sur instructions du président de la République, nous avions ciblé un entraîneur de renom et d’expérience pour un bilan globalement positif. La directive est la même et le prochain sélectionneur devra être en mesure d’atteindre les objectifs que le Congo se fixe et lui fixe : se qualifier pour la CAN 2017 et pour le Mondial 2018. LDB : S’il est évident qu’une absence au Gabon, en 2017, serait un échec, les éliminatoires pour le Mondial 2018 s’annoncent déjà difficiles : tous les ténors africains seront là et seuls cinq iront en Russie. Ce Mondial doit-il être une ambition affichée ou un objectif contractuel ? LAO : ça sera compliqué et c’est l’esprit du sport. Mais souvenez-vous, quand le Congo allait aborder sa campagne éliminatoire de la CAN 2015, en septembre 2013 : les Diables rouges étaient donnés perdants dans un groupe composé du Nigeria, de l’Afrique du Sud… Et puis il y a eu Calabar, puis la qualification pour la CAN. A l’époque nous n’étions que des challengers, aujourd’hui, nous sommes attendus et je ne pense pas que des équipes, mêmes prestigieuses, soient sereines à l’idée de nous affronter. Pour répondre à votre question, cela doit être une ambition qui porte l’ensemble du football congolais dans une démarche positive et un objectif contractuel pour faire rentrer cette génération de Diables rouges dans l’histoire du football congolais et africain. LDB : La Fécofoot vient d’annoncer que le championnat reprendrait le 9 janvier, après deux reports. On imagine le ministère de tutelle soulagé, après plus de six mois sans championnat national. LAO : C’est une bonne nouvelle pour le sport congolais et pour tous les amateurs de football de notre pays. Le football d’élite, c’est-à-dire les sélections nationales, part de la base, donc des championnats locaux. C’est une grande satisfaction et je pense particulièrement à tous nos joueurs de valeur qui ont besoin des compétitions locales pour travailler, progresser et se révéler. Reste à savoir quelle sera la formule retenue par la Fédération : est-ce un championnat direct, un système de groupes ? Nous savons que la Fécofoot tiendra compte de l’environnement et des difficultés que peuvent rencontrer les clubs. Au niveau des pouvoir publics, nous estimons avoir joué notre rôle en dotant le football congolais d’installations sportives de haut niveau. Donc, lorsque j’entends parler des subventions de l’Etat, je réponds que sur 12 départements, nous avons dix stades de football de haut niveau, mis à la disposition de la Fédération et de nos clubs. C’est notre apport et il est important, surtout qu’il s’ajoute à l’accompagnement financier des clubs engagés dans les compétitions africaines. LDB : Pour finir, monsieur le Ministre, on vous a laissé, après les Jeux africains, avec des déclarations d’intention de plusieurs instances sportives africaines quant à l’organisation de compétitions à Brazzaville. Qu’en est-il aujourd’hui ? LAO : Les dossiers ont pris corps. Vous savez que l’on a accueilli, il y a un mois et demi, les éliminatoires de la zone 4 en basket. A partir du 5 janvier, nous recevrons le tournoi qualificatif pour les Jeux de Rio, en volley-ball. Pour l’Afrobasket 2017 et la CAN féminine de handball, pour lesquels les Confédérations africaines concernées ont déclaré leur flamme à Brazzaville, nous continuons les discussions. Tout cela s’ajoute aux pays qui nous demandent de venir organiser leur mise au vert chez nous pour profiter de nos infrastructures. Durant les Jeux, ces dernières avaient été applaudies, elles sont désormais convoitées.
Lors de son passage à Angers, le Ministre des sports a pu visiter le récent centre d'entrainement du SCO d'Angers, inaugué en 2014: il a pu ainsi découvrir que les deux Diables rouges, Bouka Moutou et Doré, sont voisins de vestiaires. Et le Ministre Opimbat n'est pas revenu les mains vides, puisqu'après une séance photo avec les joueurs, il a reçu un maillot du SCO floqué à son nom. Camille Delourme Légendes et crédits photo :Le Ministre Léon Alfred Opimbat s'est rendu à Angers lundi pour rencontrer Fodé Doré, convalescent. Si le ministre des Sports avait pu faire de même avec Desmond Bouétoutélamio, il n'a par contre pas pu se rendre au chevet de Guelord Bebey Ndey en raison du silence de l'entourage du joueur (crédits photo adiac) Notification:Non |