V.Club : Florent Ibenge, le revers du succcèsSamedi 17 Octobre 2015 - 8:39 Écartelé entre les verts et noirs, l’équipe nationale sénior et celle attendue au prochain CHAN au Rwanda, le technicien congolais est de plus en plus contraint de faire un choix. L’issue du derby kinois entre V.club et DCMP du dimanche 11 octobre dernier au stade Tata Raphael était loin de contenter les Moscovites. Non seulement que leur club a perdu face à son éternel rival (0-1), une défaite qui le maintient dans une position inconfortable dans cette phase de poule de l’édition 2015 de la Ligue 1, mais en plus le coaching de Florent Ibenge n’était pas de leur goût. À tort ou à raison, ils ont attribué cette contre-performance à leur entraîneur dont les choix tactiques sont de plus en plus contestés. Face à un Daring requinqué et solidement en place, bien des V.clubiens n’ont pas apprécié que leur entraîneur n’ait pas aligné son équipe-type dès l’entame de la rencontre, préférant garder sur le banc des titulaires à part entière tels que Yves Magola ou encore Lusadisu. Pris à partie à la fin du match par des supporters hystériques qui lui en voulaient, le coach Ibenge découvrait, sans doute à ses dépens, le revers de la médaille. Les mêmes qui l’avaient autrefois adulé étaient les premiers à le tourner en dérision. Aujourd’hui dans V.club, une frange des supporters chauffés à blanc ne jurent que par son départ du staff technique. La défaite face à DCMP n’a fait que réchauffer un vieux dossier qui remonte à l’élimination de l’équipe chère à Tango fort la saison dernière en Champion’s league africaine devant Stade Malien (0-2) et (2-3). V.club totalement méconnaissable n’avait pas pu défendre son statut de vice-champion d’Afrique acquis une année auparavant après avoir perdu une finale historique devant l’Entente sportive d’Algérie. Ce jour-là, les V.clubiens avaient décidé d’éffacer d’un trait tout l’apport du technicien congolais dans le processus de régénérescence de leur club resté longtemps en hibernation. Face à Shark Club dans le cadre de la troisième journée de la Linafoot, les coéquipiers de Luvumbu n’ont pas non plus rassuré jusqu'à susciter l’ire des supporters. Ces derniers ont simplement décidé d’arrêter le match qui pourtant s’acheminait vers un score de parité et ce, à coup des projectiles. Après des contre-performances alignées notamment contre Vutuka de Kikwit (1-1), Shark Club (0-0) et DCMP (0-1), V.club patauge au milieu du tableau au grand dam de ses inconditionnels. Et pourtant, les Dauphins noirs étaient les premiers à saluer le recrutement effectué cette saison sous l’égide de Florent Ibenge qui a proposé avec option d’achat bien des joueurs tels que Matshuapa de Dynamo (Zimbabwé), Jimmy Bayindula dit Kovo (une recrue de l’EPFKIN) ou encore Makusu Mundele. La mayonnaise ne tient pas encore pour une équipe de nouveau en reconstruction et qui s’est délestée de ses meilleurs joueurs pour des raisons difficiles à expliquer. V.club a perdu sa crème vivifiante qui incarnait son âme. Sans Lema Mabidi, Yunus Sentamu, Mondo, Dayo, Lukong, Ebunga et tant d’autres partis, l’équipe parait décapitée. Obligée de composer avec du menu fretin, l’AS V.club tente de faire avec sans pouvoir retrouver ses vrais automatismes. « Avec le million et demi de dollars américains générés par le transfert de Mubele au Qatar, quel est ce joueur de classe continentale que le général-président a acquis? », s’interroge à haute voix un supporter. D’où les difficultés de Florent Ibenge pour remettre à niveau un club qui avait pourtant déjà atteint les cimes de l‘efficacité et de la compétitivité à l’échelle africaine. Ses détracteurs pensent qu’il n’a plus le temps à consacrer à V.Club en raison de ses multiples charges. Son succès à la dernière CAN n’émeut plus désormais les consciences autant que le fait d’avoir hissé V.Club à la finale de la compétition africaine de football la plus prestigieuse au niveau des clubs, laquelle passait depuis 1981 pour un lointain mirage. Curieux ! Écartelé entre V.Club, les Léopards sénior et celle qui est attendue au prochain CHAN au Rwanda, le patron du staff technique des Léopards est contraint à un choix. Entretemps, lui-même ne voit pas les choses sous ces primes et déclare à qui veut l’entendre qu’il renoncerait à ses charges dans Vita le jour où il sentira que ce cumul lui prend véritablement la tête. Sacré Ibenge !
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Florent Ibenge Notification:Non |