Religion : la construction de mosquées prend de l’ampleur au CongoSamedi 19 Octobre 2013 - 8:29 Implanté au Congo en 1910, notamment avec la construction de la première mosquée de Brazzaville, le mouvement islamique comparativement à d’autres groupements religieux prend un nouvel élan au Congo D’après les statistiques émanant d’une enquête réalisée au mois de mai de l’année en cours par le Conseil supérieur islamique du Congo (CSIC), les villes de Brazzaville et Pointe-Noire comptent environ huit cent mille musulmans répartis en vingt-six mosquées pour Brazzaville et vingt-une pour Pointe-Noire. Et, dans ce nombre croissant, 15% de croyants seraient d’origine congolaise. Ainsi, pour l’institution, la dernière édition 2013 de leur fête de fin d’année dénommée « Tabaski » peut servir d’illustration pour cette montée en puissance de la culture islamique dans le pays. En comparaison avec les autres éditions, celle-ci a permis à tous les Congolais d’évaluer le nombre réel de musulmans dans le pays. D’autant plus que la fête a connu la participation de milliers d’islamistes venus de tous les arrondissements. À Brazzaville comme à Pointe-Noire, elle est un exemple affirmant indubitablement l’évolution positive de cette religion, sans oublier la place qu’occuperaient ses adeptes dans le secteur informel et commercial. « C’est une démonstration que le Congo compte beaucoup de musulmans qui ne sont pas seulement dans les mosquées, mais animent également d’autres secteurs d’activités, tels que le commerce. C’est pourquoi beaucoup de magasins et boutiques étaient fermés malgré le manque à gagner. D’ailleurs, pour éviter les embouteillages dans la ville, nous avions réparti les croyants par arrondissement » , a signifié le vice-président CSIC, Cheick Eddie Youssouf Ngolo. Parlant en outre des facteurs de cette évolution, le vice-président du CSIC a précisé que plusieurs éléments peuvent l’expliquer, parmi lesquels la mise en place de stratégies de communication capables d’exposer aux Congolais les atouts de la religion, la maîtrise de la langue nationale par les adeptes étrangers, la promotion de l’unité, l’esprit de cohésion et d’entraide sans distinction de race. « Ces éléments constituent notre force. Cette force est la conséquence positive de la politique que nous menons. Nous avons créé des émissions sur toutes les chaînes de radio et de télévision du pays pour partager avec les populations les véritables connaissances de l’islam. Cela a permis aux Congolais d’avoir une vraie vision de notre mouvement et justifie sa montée en flèche dans les grandes villes du pays, surtout que le Coran est maintenant écrit en lingala, français et bien d’autres langues », a-t-il ajouté tout en précisant qu’aujourd’hui une bonne partie de la population avait le projet d’y adhérer. Cela s’explique par le fait que chaque semaine plus de cinquante Congolais se convertissent à l’islam. Un projet de construction d’une grande mosquée au Congo La construction de la future grande mosquée de l’Afrique centrale à Brazzaville serait aussi, selon certains responsables de la communauté islamique du Congo, l’une des preuves de son évolution. Le projet constitue une stratégie capable de renforcer positivement la place de la culture islamique dans le pays. En effet, c’est suite aux accords bilatéraux qui existent entre les gouvernements congolais et qatarien que le président de la République aurait résolu d’octroyer un espace approprié à la communauté musulmane. Ce siège sera construit à Brazzaville, plus précisément dans l’ancien terrain de l’Union africaine des postes et télécommunications. Un projet controversé La mise œuvre du projet de construction de la grande mosquée à Brazzaville entraînera, selon un journal de la place, « Cocorico », dans son édition du 3 octobre 2013, une polémique entre la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et l’État congolais. Dans ce numéro, le responsable de l’institution souligne que le bâtiment attribué actuellement à la communauté musulmane aurait déjà été attribué en octobre 2006 à la CNDH par le chef de l’État. « En octobre 2006, ces locaux nous ont été attribués, et nous y avions apposé notre enseigne. Nous apprenons qu’il a été réattribué à la communauté islamique, alors que cette dernière est minoritaire dans un Congo à majorité chrétienne. Nul n’ignore que la prolifération des mosquées inquiète déjà les populations chrétiennes », précise le responsable du CNDH dans journal. Rock Ngassakys |