Fodé Doré : « Notre bon début de saison est plus important que ma place au classement des buteurs »

Les Dépêches de Brazzaville : Fodé, le SCO dauphin du PSG ce soir (ndlr : samedi 3 octobre), après une prestation solide contre Bastia : c’est une belle histoire pour un promu…

Fodé Doré : Oui, c’est plutôt agréable quand ça va dans le bon sens. Après, on sait que c’est anecdotique à ce stade de la saison. Le coach nous parle beaucoup pour qu’on entretienne cette bonne dynamique, sans verser dans l’euphorie.

LDB : La plupart de l’effectif angevin n’a pas de vécu en Ligue 1 et pourtant l’équipe affiche de la maturité, même dans les temps faibles.

Fodé Doré : Le fait de livrer des bons matchs permet de gagner en confiance et d’apprendre vite, sous peine de repartir à l’étage inférieur. On essaye de ne pas trop se projeter sur la durée pour bien se concentrer sur le match qui vient. Et comme l’équipe est très solidaire, que chacun bosse pour le coéquipier le plus proche, ce sens du collectif nous permet de mieux gérer les temps faibles et d’exploiter les temps forts.

LDB : Tu es parti du SCO dans la peau d’un attaquant pas toujours assez efficace et tu es revenu dans un registre différent, comme milieu de terrain qui touche le ballon, temporise, accélère, distribue. C’est ça ton poste de prédilection ?

F.D : A la base, j’ai été formé comme milieu de terrain, puis je jouais numéro 10. Quand je suis arrivé au SCO, je jouais parfois attaquant ou numéro 10. Un poste que j’ai retrouvé en Roumanie et en Bulgarie. Quand je suis revenu, cet été, j’ai parlé de mon positionnement avec le coach et ça s’est fait naturellement. Ça sert l’équipe et je me sens bien dans ce rôle, donc tout le monde s’y retrouve.

LDB : En sélection, face à la Guinée Bissau, tu es entré dans l’histoire du football congolais en marquant un quadruplé. A l’inverse, en club, la réussite te fuit, à l’image de ta tête au ras du poteau ce soir. Et pourtant, on te sent serein, pas vraiment obsédé par ce but…

F.D : J’ai envie de le marquer ce premier but en Ligue 1, mais sans être obsédé. Je vais continuer à travailler pour qu’il arrive et je sais que ça arrivera. Après, je sais que je suis utile au collectif et notre bon début de saison est plus important que ma place au classement des buteurs.

LDB : En sélection, il y a cette incroyable entente avec Thievy Bifouma…

F.D : C’est vrai que depuis son premier match avec le Congo, on se trouve naturellement, les yeux fermés. Contre la Guinée-Bissau, il me donne trois passes décisives, c’est énorme de sa part.

LDB : En fait, il faudrait que le SCO recrute Thievy Bifouma. En plus, il vaut mieux être deuxième de Ligue 1 que dernier de Liga…

F.D : (éclat de rires) S’il veut venir, c’est clair qu’il sera le bienvenu. Après, il a ses projets, ses choix de carrière. Mais si le SCO le sollicite, je le conseille de venir.

LDB : Avant ton départ pour la Roumanie, tu avais une relation difficile avec le public angevin. Ça s’est arrangé depuis ton retour on dirait ?

F.D : Ce n’était pas vraiment une relation si difficile en fait : je n’étais pas sifflé par tout le public et à chaque match. Il y avait eu une rencontre où je n’étais pas dans mon assiette et le public me l’avait fait ressentir.

LDB : Sais-tu que sur le forum des supporteurs du SCO, il y a plus de 145 pages à ton sujet ? Tu nourris les débats et déchaînes les passions…

F.D : Je ne savais pas, je ne regarde pas les forums. Je suis joueur et je me concentre sur le terrain. Les supporteurs sont là pour nous soutenir, mais c’est compréhensible que parfois ils montrent leur mécontentement. A moi de faire le maximum pour qu’ils soient contents cette saison.