José Graziano da Silva reconduit à la tête de la FAOMercredi 10 Juin 2015 - 12:41 Directeur général sortant, le Brésilien veut plus que jamais mettre l’accent sur la lutte contre la faim dans son deuxième mandat de directeur de la FAO. Plus de 130 ministres et 14 chefs d’État prennent part à la 39è conférence biennale de la FAO, l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation dont le siège est à Rome, en Italie. Les travaux, ouverts le 6 juin dernier (avec notamment une incursion à l’Exposition universelle de Milan où se sont retrouvés les ministres de l’Agriculture et les experts des pays membres), se poursuivront jusqu’à samedi prochain. Soit une semaine au cours de laquelle, les 197 membres de la FAO ont déjà organisé divers événements. Evénements qui ont culminé avec l’élection, samedi, du directeur général de l’Organisation. Seul candidat en lice, le Brésilien José Graziano da Silva a été reconduit – par acclamation - pour un nouveau mandat de 4 ans comme directeur. A l’heure où le monde enregistre un lent mais réel recul de la faim dans le monde, qui aujourd’hui est passé sous la barre des 800 millions (795 millions d’affamés), Graziano da Silva invite à appuyer sur l’accélérateur. Car, comme l’a souligné le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, l’objectif de l’éradication de la faim sur la planète « est à portée de main ». Le directeur de la FAO est d’avis qu’« avec de bonnes politiques, nous pouvons accroître la sécurité alimentaire, nous adapter au climat et l'atténuer, mais cela nécessitera un changement de paradigme en passant de l'approche intensive dominante à des systèmes alimentaires plus durables et plus résilients ». Dans tous les cas, son programme n’entend renoncer à aucune des priorités déjà retenues dans son premier mandat : éradication de la faim, amélioration de la nutrition et lutte contre le changement climatique. Objectifs anciens et nouveaux, il faut les aborder avec une adaptation aux exigences de modernité. Par exemple, la lutte contre la faim ne peut plus se passer d’une donnée inconnue dans bon nombre de pays agricoles du sud : la protection sociale. Il s’agit d’un atout y compris pour faire reculer la pauvreté dans les zones productrices des produits alimentaires. Car il ne s’agit pas de produire à manger pour ensuite mourir pauvres et affamés. « Avec de l'argent dans leurs mains, les familles peuvent acheter de la nourriture localement, stimulant ainsi l'agriculture familiale », a souligné M. Graziano da Silva. Pour lui, « quantité et qualité doivent aller de pair ». Samedi, il avait estimé que « la nourriture pour tous doit faire partie de la solution au changement climatique et l'agriculture peut stimuler la transition vers des sociétés et des économies résilientes et émettant moins de carbone. C'est à nous de faire en sorte que cela se produise». La Fao fête aussi conjointement les 70 ans de sa création en 1945. C’est-à-dire à la fin d’une guerre mondiale qui avait dévasté la planète et désarticulé les circuits de production et d’approvisionnement des biens agricoles. Pendant cette assemblée générale de l’organisation, 15 pays ont été honorés pour avoir atteint l’objectif numéro 1c des OMD (Objectifs du millénaire pour le développement), à savoir réduire de moitié la proportion d’affamés ou l’objectif plus rigoureux du Sommet mondial de l’alimentation (SMA) de 1996. Celui-ci consiste à réduire de moitié le nombre d’affamés. Il s’agit pour l’Afrique, de l’Angola, du Gabon, du Mali et du Mozambique. Dans l’ensemble, 72 sur 129 pays ciblés ont atteint l’objectif 1c et 29 pays celui du SMA. Lucien Mpama Notification:Non |