Dette intérieure : le secteur privé national dans le désarroiMardi 7 Avril 2015 - 11:30 L’union nationale des opérateurs économiques du Congo (Unoc) est sortie du silence, le 2 avril à Brazzaville, pour interpeller le gouvernement sur leur situation financière. À l'ordre du jour, la dette intérieure qui s'élève à 385 milliards FCFA. Déjà l’année dernière, réunis en masse lors d’une rencontre tenue à la préfecture de Brazzaville, les opérateurs économiques revendiquaient le paiement systématique et sans condition de la dette commerciale cumulée dont le dossier est resté sans suite. Cet argent concerne la dette conventionnée des oubliés, des dossiers scellés ainsi que des situations de justice, le tout pour un montant estimé à environ 600 milliards FCFA. Malgré toutes ces tentatives, leur situation est restée intacte. Un statu quo qu'ils expliquent par l’insensibilité des pouvoirs publics qui n'est pas sans compromettre le développement et l’amélioration du tissu économique national. Au moment où le gouvernement concentre ses efforts sur la diversification économique, les opérateurs ne voient pas d’un bon œil que leur situation ne trouve pas gain de cause alors qu’ils sont le moteur de la croissance dans tout système économique d’un pays. « Une dette reste une dette (…), nous sommes fatigués des raisons », a clamé le président national de l’Unoc, El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka, au cours d’une réunion élargie à tous les autres membres de la structure. Aussi, a-t-il relevé le manque de considération de la part des autorités à leur égard, en pointant du doigt le ministre des Finances. Ce dernier refuserait tout dialogue avec le patron des hommes d’affaires. Et dire que le ministre des Finances avait pris l'engagement, face aux députés de payer cette dette avant la fin de 2014. Promesse non tenue malgré le fait que le ministre a payé des factures des arriérés des marchés publics d’investissement et des services inscrits au budget de l’État au titre des années 2012-2013. Face à une telle indifférence, les opérateurs sollicitent l’intervention du président de la République à prendre en compte leur revendication. « Nous réclamons notre argent pour faire marcher nos entreprises. (…) engagez une évaluation des chantiers réalisés et ceux qui ne le sont pas ». Par ailleurs, les opérateurs économiques sont indignés sur toutes les actions entreprises il y a plus de dix ans, concernant l’appui du secteur privé. Ils se plaignent aussi que les différents partenariats avec les institutions internationales n’ont apporté aucune solution concrète au financement des entreprises. Les différentes structures mises en place par le gouvernement, la Maison de l’entreprise et l’Agence pour la promotion des investissements (API), n’ont pas encore donné des résultats satisfaisants. Nancy France Loutoumba Légendes et crédits photo :photo: la réunion de l'Unoc, photo Adiac |