Accès au crédit : certaines provinces délaisséesJeudi 2 Avril 2015 - 13:45 Des expériences réussies dans l’est de la RDC doivent théoriquement persuader de plus en plus d’institutions financières à étendre leurs activités dans des provinces qui ne bénéficient pas de crédit, notamment le Kasaï, l’Équateur, la province Orientale et le Bandundu. Pour nombre d’experts, les inégalités en matière d’intégration financière dans les provinces empêchent d’accélérer le processus d’inclusion. L’on estime que les habitants d’au moins neuf des onze provinces ont pu accéder au système financier ou à un produit bancaire. Mais il ne s'agit pas, pour la plupart des cas, des partenariats solides entre ces provinces et les institutions financières. Kinshasa, siège des institutions, ouvre certainement la voie avec des indicateurs qui évoluent plutôt bien. Au-delà, il y a certaines villes, notamment Bukavu dans le Sud-Kivu, où les banques et institutions de micro-finances ont réussi à s’y implanter et à développer leurs activités en ciblant les PME. Et cela s’est fait avec un faible taux de risque, parfois moins de 2%. Toutefois, il va sans dire que beaucoup restent encore à faire. Dans l’ensemble, il se dégage tout de même un constat troublant, poursuivent les experts. En effet, une province minière comme le Kasaï Oriental n’a pas vu se développer un système financier pour des raisons encore inexpliquées. À ce jour, les banques n’ont pas manifesté un intérêt particulier à s’y implanter. Tout le sens du défi à relever est de les pousser justement à s’y installer pour développer leurs activités. Et la bataille est loin d’être gagnée d’avance. Certaines provinces ne comptent même pas une seule agence. D’autres commencent seulement maintenant à développer une cartographie de la demande pour arriver à mieux répondre aux besoins des PME. Mais les experts attestent que les banques doivent impérativement chercher à étendre leurs activités. Comme pour le Nigéria, il serait intéressant de songer à développer des incitants fiscaux pour pousser ces banques à s’y installer. Actuellement, même sans une agence locale, une banque peut se servir des produits adaptés développés dans le pays pour toucher ses cibles. Il est important de promouvoir les innovations techniques ou produits innovants même sans une présence physique de la banque. Des voix s’élèvent pour faire pression également sur l’accroissement du crédit dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture qui n’a bénéficié récemment que de 1% des crédits octroyés par les banques. Sur cette question, l’on salue l’efficacité de l’assistance technique, au-delà donc du financement, qui a permis d’intégrer encore plus de monde dans le système financier. Cela a permis de donner un coup de pouce au développement des PME en RDC. Laurent Essolomwa |