Croissance économique : les Africains consommeront deux fois plus dans dix ans

Samedi 21 Mars 2015 - 12:30

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Tirant cette projection de l’évolution fulgurante des économies de la région, la Banque africaine de développement (BAD) a indiqué que l’augmentation des revenus réels entraînera un accroissement des dépenses de consommation. Ces dernières vont carrément doubler au cours de la prochaine décennie.

L’institution financière africaine s'est étendue quelque peu sur cette croissance économique africaine. Selon elle, une croissance annuelle de 4,5% en 2015 pourrait entraîner jusqu’à 35% d’augmentation des dépenses de consommation en Afrique. En tout cas, cette projection confirme que les centres d’intérêt sont en train de se déplacer en Afrique. Mais ce n'est pas tout au niveau des bonnes nouvelles. En effet, un secteur va littéralement explosé. Il s'agit de l’internet, avec une utilisation sur les téléphones portables qui va se multiplier par vingt au cours des cinq prochaines années en Afrique. C’est un niveau record qui dépasse même celui réalisé dans le reste du monde. Voilà à quoi ressemblera l’Afrique de la prochaine décennie.

Selon plusieurs experts, les grands groupes internationaux ont commencé depuis peu à commander de plus en plus d’études de marché pour s’installer en Afrique. En effet, nous parlons d’un marché d’un milliard de consommateurs. Il s’agit d’une région où la classe moyenne va se développer très rapidement. Forcément, il se dégage beaucoup d’opportunités pour les différentes marques et entreprises internationales. La diversité des cultures et barrières linguistiques représentent également des atouts majeurs pour développer les affaires dans la région.

Mais le grand défi des prochaines années est d’apprendre à communiquer avec ces consommateurs potentiels. Cela exigera certainement des innovations en matière de marketing sur le continent africain. Aussi certaines analyses avérées estiment-elles que le taux de réussite des marques et entreprises sera très réduit si rien n’est fait pour bien cibler et adapter les messages et les canaux à ce marché en croissance. C’est l’avis de Megan Collinicos, responsable de la publicité er des relations publiques de DHL Express Afrique Subsaharienne, qui appelle à une évolution des techniques publicitaires numériques et intelligences faisant appel aux médias sociaux. Avec Facebook par exemple, il est possible de contacter plus de 450 000 fans en Afrique. « Ce canal est relativement peu coûteux par rapport aux canaux traditionnels et présente l’avantage d’être flexible et immédiat ».

Se référant à une enquête sur les marchés émergents (publiée par Nielsen), Megan Collinicos a insisté sur trois chiffres importants. Selon lui, les consommateurs africains sont très réceptifs aux messages de marketing. Près de la moitié des personnes interrogées, soit 48% d’entre elles, ont confirmé l’influence significative de la publicité sur leurs décisions d’achat. Ensuite, 38% des personnes interrogées sont motivées à acheter un produit spécifique par les activités promotionnelles. Enfin, 34% achèteront davantage les produits d’entreprises qu’elles connaissent.

Dans leur implantation en Afrique, les entreprises ne devront pas négliger la bonne vieille méthode de bouche à oreille. Comme l’a constaté Megan Collinicos, cette stratégie de marketing joue encore un rôle important dans les décisions des consommateurs des marchés émergents. Certes les Africains sont ouverts aux canaux non traditionnels mais les stratégies de marketing à appliquer ne doivent pas être les mêmes dans tous les pays. 

La RDC veut rester dans la course

Le pays vient de projeter un film documentaire « Futurpreneurs : 5 young game-changers from DRC » réalisé par l’américain Jason Corder. Après tous les efforts entrepris pour améliorer le climat des affaires et des investissements, notamment dans le domaine du timing et des coûts de création d’entreprise, la RDC veut désormais le montrer au monde. En effet, le court métrage vise à susciter et consolider l’esprit entrepreneuriat particulièrement auprès des jeunes. Il comprend cinq épisodes qui mettent en exergue chacune le potentiel des jeunes Congolais. Il s’agit de ceux qui ont réussi dans leurs entreprises, et traînent derrière eux une notoriété. Aussi le film permet-il de revenir, à l’aide de photographies, sur les méandres qui concourent à mettre en place une entreprise. Le gouvernement veut étendre ces réformes majeures dans les taxes et impôts.            

Laurent Essolomwa