Pétrole : le Congo opte désormais pour un régime de partage de productionMercredi 11 Février 2015 - 18:00 Le ministre congolais des Hydrocarbures, André Raphaël Loemba, a signé le 11 février à Brazzaville, avec des sociétés du groupe contracteur, un protocole d’accords pour le passage du régime de concession au régime de contrat de partage de production. Avec les quatre sociétés du groupe contracteur (Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), Perenco, Petro-Congo et CMS Nomeco), les accords concernent le prolongement de la vie du permis Marine 1 qui est attribué depuis 1979 sous le régime de concession. En effet, dans le régime de concession, la compagnie pétrolière est propriétaire des installations, elle exploite et vend le produit. L’Etat ne bénéficiait que des taxes et de la redevance estimée entre 10 et 15%. Une autre partie était suspendue au bénéfice s’il y en avait. En vérité, les États producteurs ne profitaient pas de leur patrimoine. Mais avec le contrat de partage de production, la compagnie exécute le développement des champs, déclare les coûts (dépenses) et le tout est rémunéré en termes de parts de pétrole. Ce qui signifie que l’État a sa part de production qu’il peut vendre. À la fin du partage de production, les installations reviennent à l’État, puisque la compagnie a été remboursée de tous ses coûts. « Ce sont deux systèmes qui sont très différents et ont beaucoup d’inconvénients avec les concessions. Dans ce qui reste après avoir remboursé les coûts, souvent l’État a une plus grande partie (60% ou 70% contre 40 ou 30% pour la compagnie) » a expliqué un sachant, précisant toutefois qu’il s’agit d’un meilleur type de contrat dans lequel l’État a une meilleure visibilité de sa production. Tout le monde est gagnant Signant les accords pour le compte du gouvernement congolais, le ministre André Raphaël Loemba a encouragé les sociétés du groupe contracteur pour avoir accepté d’être des partenaires sûrs et constants de la République du Congo. Il a également salué le travail abattu par les négociateurs de la République qui ont affronté le groupe contracteur. Pour lui, le passage du régime de concession au régime de contrat de partage de production obéït bel et bien à la feuille de route du gouvernement prescrite par le président de la République. « À l’issue de ce grand derby, je pense qu’il n’y a pas de gagnant déclaré, mais que nous avons signé des accords dans lesquels, il y aura un partage équitable, un partage où tout le monde est gagnant. Ce passage a nécessité un certain nombre des travaux qui ont abouti à la signature des accords d’aujourd’hui. Donc nous respectons là, les instructions du chef de l’État qui veut qu’il n’existe plus dans le domaine minier les concessions, mais que nous travaillons en régime de partage de production », a rappelé le ministre des Hydrocarbures. Selon André Raphaël, le partage se fera désormais en respectant les accords obtenus, les parts d’huile seront réparties sur un certain pourcentage. « Il y a d’un côté une part qui revient à l’Etat, d’abord la redevance minière ; ensuite, le reste est reconverti en 100%. Dans ce 100%, vous retrouvez une part qui est affectée au groupe contracteur pour rembourser l’investissement et une autre part qui est affectée à l’État comme rente, donc tout cela se discute de façon que dans les prescriptions faites par le président de la République, que le partage se fasse désormais de façon équitable », a-t-il conclu. S’exprimant au nom de la société Perenco, représentée au Congo par CMS Nomeco et CongoRep depuis 15 ans, Olivier Stocchi, s’est réjoui de la prolongation de son contrat. « Aujourd’hui, nous avons pu prolonger la vie d’un champ de plus de vingt ans, cela nous donnera des perspectives avec des investissements très importants, nous allons installer un nouveau terminal off short, c’est grâce à la confiance que nous avons avec notre partenaire public, ainsi qu’avec les autorités que nous avons maintenant la possibilité d’étendre la vie de ce champ sur une telle durée », a-t-il indiqué. Rappelons que le permis d’exploitation pétrolière Marine I est encore appelé Yombo Masseko. Perenco y travaille depuis quelques années en partenariat avec la SNPC Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le ministre André Raphaël Loemba, signant les accords ; les représentants des quatre sociétés signant les documents; crédit Photo Adiac
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