Cours du pétrole : Pas de reprise avant le 3ème trimestre 2015 selon l’Agence internationale de l’énergie

Mercredi 21 Janvier 2015 - 18:15

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Après quatre ans de stabilité autour de 105 dollars le baril, le cours du pétrole a subi une chute drastique de 60% depuis le mois de juin 2014, passant sous la barre des 50 dollars, son niveau le plus bas depuis six ans. La conjugaison d’une hausse de la production et d’une faible croissance de la demande mondiale de brut ne laisse pas augurer de rééquilibrage possible avant la seconde moitié de 2015 selon le rapport du mois de janvier de l’Agence internationale de l’énergie.

Au mois de décembre la production mondiale a atteint le niveau record de 78,9 millions de barils par jour. Les pays de l’OPEP ont augmenté leur production de 80.000 barils par jour avec le retour de l’Irak à ses niveaux de production d’il y a 35 ans. En face, le contexte macro-économique continue de peser négativement sur la croissance de la demande mondiale en pétrole, que ne parvient pas à stimuler le niveau historiquement bas des prix. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la croissance de la demande mondiale de pétrole s’établirait à 0,9 million de barils par jour en 2015.

Dans ce contexte peu porteur, certains nouveaux projets pétroliers sont suspendus ou annulés, les opérateurs essayant de maximiser l’exploitation des champs déjà existants. Les prévisions de croissance de la production des pays non-OPEP ont été réduites de 350.000 barils par jour par l’Agence internationale de l’énergie, pour s’établir à 950.000 barils par jour. Ainsi, le Canada devrait réduire sa production de 95.000 barils par jour, les Etats-Unis de 80.000 barils par jour, la Colombie de 175.000 barils par jour et la Russie de 30.000 barils par jour.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, même si le marché se réajuste à la seconde moitié de 2015, rien ne garantit que les cours vont se stabiliser à leur niveau d’avant juin 2014. En effet, le marché connaitrait une phase de transition historique marquée par la conjonction de la réduction de la place du pétrole dans l’approvisionnement énergétique, l’arrivée du pétrole non conventionnel américain et la modification de la politique de l’OPEP.

Pour la Banque Mondiale, qui consacre une partie de son rapport sur les perspectives économiques mondiales en 2015 aux « sources et implications du récent déclin des prix du pétrole », ce bouleversement est un rappel de l’importance cruciale de diversifier son économie. En effet, d’après l’institution, la chute des cours du pétrole va entraîner des transferts de revenus des pays exportateurs de pétrole vers les pays importateurs, se traduisant pour les premiers par des baisses de rentrées fiscales, des revenus d'exportation et un ralentissement économique.

Rose-Marie Bouboutou