Opération Mbata ya Bakolo : le rapatriement vers Kinshasa suspendu par manque de bateaux

Vendredi 20 Juin 2014 - 19:45

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Depuis plus d’une semaine, le rapatriement des RD-Congolais expulsés vers Kinshasa n’est plus effectué, au motif que le Chantier naval et des transports fluviaux (CNTF), qui assurait jusque-là le trafic, a suspendu l'utilisation de ses trois bateaux pour non-paiement de sa facture d’un montant de 305 millions FCFA

Après avoir épuisé, sans succès, toutes les démarches entreprises auprès du gouvernement visant à solder sa dette, le CNTF a procédé le 13 juin, conformément aux résolutions issues de son assemblée générale du 6 juin, à la mise sur quai des trois unités réquisitionnées par le gouvernement jusqu’au paiement de la somme due.

La colère des 325 agents de cette structure est montée d’un cran. En effet, ils cumulent à ce jour trois mois d’arriérés de salaires en raison de la réquisition desdits bateaux qui apportaient des recettes régulières pour les payer.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est qu’au lancement de l’opération Mbata ya Bakolo, le gouvernement avait décidé de verser la somme de 305 millions FCFA, le montant total des deux factures (213 et 92 millions) soumises par la société pour lui permettre de fonctionner durant cette période. Mais à ce jour, le gouvernement n’a pas honoré ses propres engagements.

« Si le gouvernement ne paie pas ne fût-ce qu’une facture, nous en resterons au statu quo, nous resterons intransigeants et nous ne reprendrons pas les opérations de rapatriement vers Kinshasa », a affirmé Eustache Elenga, président du syndicat Lefluvial. Il a ajouté que depuis trois mois, la situation devenait très difficile dans les foyers des agents.

Les syndicalistes, qui ont fait part de leur volonté de résoudre le problème à leur ministre de tutelle, Gilbert Mokoki, ignorent au niveau de quelle administration la situation est bloquée : le Trésor public, le ministère des Finances ou celui de l’Intérieur qui gère l’opération Mbata ya Bakolo.

Depuis que le trafic est suspendu, l’afflux des personnes refoulées en RDC a augmenté près de l’hôtel Cosmos, où elles sont actuellement parquées en attendant de traverser.

« Je me suis rendu à l’hôtel Cosmos où les expulsés de la RDC sont actuellement parqués. C’est vraiment déplorable. Il y a beaucoup de gens qui souffrent et qui attendent d’être rapatriés depuis plus d’une semaine », a confirmé Eustache Elenga.

Informé du problème, le gouvernement de la RDC a dépêché le 19 mai, en fin d’après-midi, un bateau Onatra, qui a pu embarquer un nombre important de personnes.

Répondant à la rumeur sur les menaces qu’auraient subi à Brazzaville les agents d’Onatra, Eustache Elenga a assuré qu’aucun d’entre eux n’avait été agressé ou menacé dans le périmètre du port autonome de Brazzaville, mais il a dénoncé les menaces proférées contre les agents du CNTF au port de Ngobila, qui ont même interdiction de sortir du bateau.

Firmin Oyé