Enjeux de l’heure : Joseph Kabila rappelle à l’ordre les diplomates accrédités à Kinshasa

Lundi 2 Juin 2014 - 16:47

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Le chef de l'État s’est indigné de ce qu’on assiste de plus en plus à des initiatives parallèles prises par certaines ambassades tendant à gérer des questions relevant constitutionnellement des institutions légitimes en place en RDC.

Le chef de l’État, Joseph Kabila, était le 31 mai face aux ambassadeurs accrédités à Kinshasa avec lesquels il s’est entretenu longuement au Palais de la Nation. L’occasion était belle de passer au crible certains sujets d’actualité avec, en soubassement, des rumeurs faisant état des « concertations parallèles » entre des formations politiques ( de la majorité et de l'opposition ) et la Céni avec la bénédiction de certaines chancelleries occidentales. Le chef de l’État qui n’apprécie guère ces genres d’initiatives avait tenu à rappeler à l’ordre les partenaires extérieurs de la RDC tout en les invitant à respecter dorénavant le cadre légal existant pour les échanges. Et d’ajouter que les missions diplomatiques n’ont pas vocation à devenir les quartiers généraux pour des réunions sur des questions relevant de la politique extérieure. Telle est en substance le message que Joseph Kabila a tenu à faire passer à ses hôtes au cours de cette entrevue, à en croire le compte-rendu qui en a été fait par le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga. Des initiatives qui, d’après Joseph Kabila, sont de nul effet puisque ne répondant à aucune sollicitation des institutions étatiques de la RDC qui n’est pas un pays sous tutelle. En sus de cela, il perçoit là une tendance à vouloir créer anarchiquement des structures parallèles aux institutions légitimes en place en RDC pour gérer des questions relevant constitutionnellement de ces dernières.  

Tout en rappelant la triste expérience du Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT) mis en place en 2003 - une structure sui generis qui a cessé d’’exister en 2006 -, Joseph Kabila a indiqué que la RDC n’est pas en crise institutionnelle. Et par conséquent, a-t-il renchéri, elle ne peut accepter la réédition, même sous une autre forme du défunt CIAT qui ne fut pas une expérience très heureuse. Le président de la République, à en croire le compte-rendu officiel, ne s’est pas empêché de stigmatiser l’attitude surprenante de ces représentants des pays dits démocratiques "qui n’ont de cesse de mettre en quarantaine les partis extrémistes chez eux qui offrent dans leurs chancelleries une tribune aux partis extrémistes en RDC".  

Évoquant le phénomène dit des combattants - allusion faite aux membres des colonies congolaises établies dans certaines capitales occidentales et spécialisés dans des actes de délinquance et de criminalité contre la RDC en se refugiant derrière l’alibi de la lutte pour la démocratie -, Joseph Kabila a dénoncé l’impunité et la tolérance qui caractérise la gestion de cette mouvance notamment à Londres, Paris, Bruxelles et New-York. Il a attiré la sonnette d’alarme sur le risque que représente cette situation sur les relations diplomatiques entre la RDC et les pays occidentaux concernés au regard de l’idéologie de haine ethnique véhiculée ouvertement par ces bandes, laquelle idéologie constitue une menace pour la paix, la sécurité nationale et la coexistence pacifique des communautés ayant en partage le territoire de la RDC.         

   

 

 

Alain Diasso